Le nouveau musée du Bardo a ouvert à Tunis
Ancienne résidence de beys au XIXe siècle, ayant accueilli ses premières collections à partir de 1888, le musée du Bardo abrite des oeuvres couvrant la préhistoire, les époques phénicienne, punique, numide, romaine, chrétienne et arabo islamique.
Durant ses travaux (lancés en mars 2009, finis en mars 2012 après les retards causés par les événements politiques), l'institution a doublé sa surface d'exposition (au total 23.000 m2) et réorganisé la présentation des collections. Le Bardo est considéré comme le second musée du continent africain après le musée égyptien du Caire.
"Un parcours chronologique et didactique"
"Le Bardo est le navire amiral de notre patrimoine, mais il est aussi mal connu par les Tunisiens. Nous voulons attirer davantage le public national, et nous avons réorganisé les salles pour présenter un parcours chronologique et didactique", a expliqué à l'AFP le conservateur du Bardo, Taher Ghalia.
Parmi les pièces maîtresses de la collection, figure "Le triomphe de Neptune", mosaïque monumentale du IIe siècle, de 13 mètres sur 8. Autrefois au sol, elle a été accrochée sur le mur du nouveau hall d'entrée afin d'accueillir les visiteurs, devenant du coup la plus grande mosaïque verticale du monde. "Rien que pour ça, cela valait la peine", s'est félicité Taher Ghalia.
Le musée abrite également une pièce considérée comme "la Joconde" locale, une mosaïque intitulée "L'alcôve de Virgile", qui représente le poète écrivant l'Enéide, entouré de ses muses.
Un plan de rénovation du patrimoine tunisien
Le chantier de la rénovation du Bardo a été lancé en 2003, les travaux ont commencé en 2009. Il s'inscrit dans le cadre d'un projet de rénovation du patrimoine tunisien en collaboration avec la Banque mondiale. "Pour le Bardo, le coût a été de 10 millions d'euros, ce qui est très raisonnable : cela représente un cinquième des sommes habituellement consacrées à ce genre de projet", a souligné auprès de l'AFP Chantal Reliquet, responsable de la Banque mondiale.
Le musée accueille des centaines de milliers de visiteurs (le pic de fréquentation a été de 600.000 personnes en 2005). En 2011, année de la révolution, seules 100.000 personnes ont visité le Bardo, mais la fréquentation remonte depuis quelques mois, selon la direction.
L'inauguration officielle du musée avec toutes les nouvelles salles (certaines sont encore fermées au public) est prévue pour juillet.
> Diaporama sur le musée du Bardo (octobre 2011)
> Tunisie : le musée aussi fait sa révolution (octobre 2011)
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