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Le Mexique n'a pas réussi à empêcher une vente d'oeuvres précolombiennes à Paris

Alors que le Mexique demandait son annulation, une vente d'oeuvre précolombiennes a bien eu lieu mercredi à Paris

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
Une statue précolombienne vendue à Drouot par la maison Millon à Paris le 18 septembre 2019 (PHILIPPE LOPEZ / AFP)


Malgré les protestations du Mexique qui demandait l'annulation de la vente, 120 lots d'art précolombien ont été adjugés mercredi 18 septembre à Paris, à l'hôtel Drouot à Paris.

Les 120 lots d'art précolombien vendus aux enchères par la maison Millon à l'hôtel Drouot, à Paris, provenant notamment de la collection de Manichak et Jean Aurance, ont été vendus pour un total de 1,2 millions d'euros.

Une statuette en roche volcanique de Chalchiuhtlicue, déesse aztèque de l'eau et protectrice des naissances au visage extatique, a été adjugée 377.000 euros, soit cinq fois plus que le prix estimé.

Le Mexique entend défendre son patrimoine

Le Mexique avait réclamé l'annulation de cette vente, une nouvelle initiative de son gouvernement pour défendre ce qu'il considère comme son patrimoine national à l'étranger. L'ambassadeur du Mexique avait alerté le ministère de la Justice français ainsi que l'Unesco. Il a expliqué avoir rencontré à cinq reprises ces derniers jours les ministères français de la Culture et des Affaires étrangères.


Sur plus de 120 pièces mises en vente, "95 proviennent du patrimoine culturel du Mexique" et 23 "pourraient être des copies créées récemment", avait déclaré l'ambassadeur du Mexique en France, Juan Manuel Gómez Robledo. "Ce type de commerce alimente le pillage, le trafic illégal et l'imitation pratiquée par la délinquance transnationale organisée", a poursuivi l'ambassadeur.

L'Unesco avait recommandé un report de la vente afin de clarifier auprès du Mexique la provenance des objets.

Une pièce guatémaltèque enlevée de la vente

Le commissaire-priseur Alexandre Millon s'est félicité lors de la vente de la "sérénité" des autorités françaises, qui n'ont pas cédé "à la pression médiatique". "La vente publique est par définition transparente", a-t-il souligné. "Elle est soumise à un niveau d'exigence tel que les ambassades devraient y voir un formidable outil de communication positive et de rayonnement culturel."

La semaine dernière, le Guatemala avait toutefois annoncé la suspension par Millon de la vente d'une des pièces préhispaniques contenues dans ce catalogue, le fragment d'une stèle maya.

Le Mexique a réclamé à plus d'une occasion la suspension de ventes d'art précolombien à Paris, comme celle de la collection Barbier-Mueller en 2013. C'est cependant la première action dans ce sens du nouveau président Andrés Manuel López Obrador. Juan Manuel Gómez Robledo a rappelé qu'aux yeux de son gouvernement le patrimoine culturel était "une des priorités de sa politique extérieure".

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