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Le joyau mégalithique du Morbihan à la conquête de l'Unesco
Sur la petite île de Gavrinis, au coeur du golfe du Morbihan, un amas de pierres abrite depuis des milliers d'années un dolmen aux parois richement gravées. Ce cairn constitue "le joyau" des sites mégalithiques du Morbihan où 26 communes oeuvrent pour leur classement au patrimoine mondial de l'Unesco.
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"Ce cairn, c'est la chapelle sixtine du néolithique" s'enthousiasme Jean-Baptiste Goulard, délégué général de "Paysages de mégalithes", l'association qui regroupe ces 26 communes du golfe du Morbihan et de la baie de Quiberon.
Patrimoine identitaire de Bretagne
Pénétrer dans le couloir du dolmen, c'est mettre ses pas dans ceux des populations du néolithique (- 6.000 à - 2.000 avant Jésus Christ) et découvrir une ancienne tombe collective, où furent déposés "6 ou 8 individus", explique Yves Belenfant, responsable d'exploitation du monument. Sur ses 23 dalles imposantes sont gravés des haches, des serpents, des bâtons de jet, un arc avec ses flèches, tout un décor qui fait du cairn, couvert d'une dalle de 17 tonnes, "un absolu chef d'oeuvre", insiste Jean-Baptiste Goulard.
Sur le continent, Carnac offre depuis la nuit des temps ses fameux alignements et ses quelque 2.800 menhirs. Un peu plus loin, gît à Locmariaquer un menhir brisé de 21 m et quelque 330 tonnes : tout ce territoire morbihannais - et au-delà, breton - est parsemé de stèles, menhirs, dolmens, tumulus et autres cromlechs, bâtis ou dressés pour certains il y a quelque 7.000 ans. Bien avant la construction des pyramides d'Égypte ou l'arrivée des Gaulois auxquels le public associe la plupart du temps ces monuments qui constituent une forme architecturale parmi les plus anciennes au monde.
Cette "ancienneté", mais aussi "la monumentalité et la densité" confèrent aux quelques 560 sites recensés "un caractère unique dans l'histoire de l'Humanité", assure Jean-Michel Bonvalet, chargé d'action éducative au Centre des monuments nationaux.
Reportage : C.Bazille / S. Labrousse / D.Levevbre Protection des mégalithes et recherche scientifique
Ce patrimoine, dont "la valeur universelle exceptionnelle ne fait aucun doute, on veut le préserver. On veut tout mettre en oeuvre pour le léguer aux générations futures", explique Jean-Baptiste Goulard. C'est en ce sens qu'est envisagée la démarche de classement au patrimoine mondial. "L'Unesco, ajoute-t-il, c'est pour nous tout mettre en oeuvre pour que cette protection soit reconnue par le label de la plus haute exigence qui soit dans le monde". Car les mégalithes sont "en danger permanent, que ce soit par les constructions, les fréquentations touristiques ou les dangers naturels - la végétation, la montée des eaux", souligne Jean-Baptiste Goulard, alors que sur la plage de Locmariaquer, adultes et enfants courent et grimpent sur le dolmen des Pierres-Plates.
Il s'agit aussi de préserver un patrimoine qui est loin d'avoir livré tous ses secrets. Pourquoi une telle densité de monuments sur ce territoire morbihannais ? Quelle était leur fonction exacte même si tout laisse à penser qu'ils avaient une finalité sacrée ou cultuelle ? "Nous sommes dans un monde d'interrogations", relève Jean-Michel Bonvalet. "Et comme on a des milliers de monuments, on a des milliers d'interrogations", sourit-il. Préserver ce patrimoine, c'est donc aussi permettre aux archéologues de demain "de nous révéler, avec de nouvelles techniques, encore plus de choses sur nos ancêtres de l'époque néolithique", selon Jean-Baptiste Goulard. A ce sujet, "la question qui se pose ici, c'est pourquoi ces hommes ont-ils fait preuve d'une telle démonstration de puissance. Que s'est-il passé de particulier pour qu'on nous laisse de tels vestiges ?", ajoute-t-il.
Objectif 2017
L'objectif est maintenant de boucler le dossier Unesco d'ici 2017. Pour l'heure, les restaurateurs du patrimoine de la DRAC Bretagne s'activent pour faire le bilan de l'état de conservation de tous les sites. Un comité scientifique, présidé par le paléontologue Yves Coppens, et qui se réunit en octobre prochain, a aussi été mis en place. Si l'Unesco délivrait un jour son précieux label, les mégalithes morbihannais seraient le premier site breton à figurer sur la liste du patrimoine mondial.
Sur le continent, Carnac offre depuis la nuit des temps ses fameux alignements et ses quelque 2.800 menhirs. Un peu plus loin, gît à Locmariaquer un menhir brisé de 21 m et quelque 330 tonnes : tout ce territoire morbihannais - et au-delà, breton - est parsemé de stèles, menhirs, dolmens, tumulus et autres cromlechs, bâtis ou dressés pour certains il y a quelque 7.000 ans. Bien avant la construction des pyramides d'Égypte ou l'arrivée des Gaulois auxquels le public associe la plupart du temps ces monuments qui constituent une forme architecturale parmi les plus anciennes au monde.
Cette "ancienneté", mais aussi "la monumentalité et la densité" confèrent aux quelques 560 sites recensés "un caractère unique dans l'histoire de l'Humanité", assure Jean-Michel Bonvalet, chargé d'action éducative au Centre des monuments nationaux.
Reportage : C.Bazille / S. Labrousse / D.Levevbre Protection des mégalithes et recherche scientifique
Ce patrimoine, dont "la valeur universelle exceptionnelle ne fait aucun doute, on veut le préserver. On veut tout mettre en oeuvre pour le léguer aux générations futures", explique Jean-Baptiste Goulard. C'est en ce sens qu'est envisagée la démarche de classement au patrimoine mondial. "L'Unesco, ajoute-t-il, c'est pour nous tout mettre en oeuvre pour que cette protection soit reconnue par le label de la plus haute exigence qui soit dans le monde". Car les mégalithes sont "en danger permanent, que ce soit par les constructions, les fréquentations touristiques ou les dangers naturels - la végétation, la montée des eaux", souligne Jean-Baptiste Goulard, alors que sur la plage de Locmariaquer, adultes et enfants courent et grimpent sur le dolmen des Pierres-Plates.
Il s'agit aussi de préserver un patrimoine qui est loin d'avoir livré tous ses secrets. Pourquoi une telle densité de monuments sur ce territoire morbihannais ? Quelle était leur fonction exacte même si tout laisse à penser qu'ils avaient une finalité sacrée ou cultuelle ? "Nous sommes dans un monde d'interrogations", relève Jean-Michel Bonvalet. "Et comme on a des milliers de monuments, on a des milliers d'interrogations", sourit-il. Préserver ce patrimoine, c'est donc aussi permettre aux archéologues de demain "de nous révéler, avec de nouvelles techniques, encore plus de choses sur nos ancêtres de l'époque néolithique", selon Jean-Baptiste Goulard. A ce sujet, "la question qui se pose ici, c'est pourquoi ces hommes ont-ils fait preuve d'une telle démonstration de puissance. Que s'est-il passé de particulier pour qu'on nous laisse de tels vestiges ?", ajoute-t-il.
Objectif 2017
L'objectif est maintenant de boucler le dossier Unesco d'ici 2017. Pour l'heure, les restaurateurs du patrimoine de la DRAC Bretagne s'activent pour faire le bilan de l'état de conservation de tous les sites. Un comité scientifique, présidé par le paléontologue Yves Coppens, et qui se réunit en octobre prochain, a aussi été mis en place. Si l'Unesco délivrait un jour son précieux label, les mégalithes morbihannais seraient le premier site breton à figurer sur la liste du patrimoine mondial.
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