La Maison de l'histoire de France aux oubliettes ?
Il s'agit "d'un projet extrêmement coûteux" de 80 millions d'euros, auxquels s'ajoutent 7 millions déjà dépensés pour l'avant-projet, a déclaré vendredi soir sur France Inter la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. "On s'oriente sur une formule plus souple, sur une mise en réseaux de nos musées d'histoire à travers un organe pilote incarné par un site internet", a-t-elle ajouté.
La Maison de l'histoire de France est depuis le 1er janvier 2012 un établissement public, présidé par Maryvonne de Saint-Pulgent. L’ancien président Nicolas Sarkozy avait choisi en septembre 2010 de l’installer sur le site parisien des Archives nationales, dans le Marais, en cours de déménagement partiel. Ce projet avait provoqué la colère des personnels des Archives qui avaient déclenché une grève puis une occupation des locaux.
Le projet, coûteux, était très critiqué
L'idée de Nicolas Sarkozy était de l'ouvrir au public en 2015. Une "galerie des temps", "permanente et évolutive", devait raconter l'histoire de France des origines à nos jours. Elle aurait mêlé "chronologie et approche thématique", avec des "arrêts sur histoire", selon le projet.
Le projet était critiqué par certains historiens. Pierre Nora avait dénoncé, avec d’autres, « le caractère idéologiquement douteux » de la Maison de l’histoire de France. Ils craignaient sont éventuelle instrumentalisation pour le pouvoir autour du thème de « l’identité nationale ».
Pierre Nora a indiqué samedi à l'AFP que le président "François Hollande avait des idées pour un projet différent" mais sans souhaiter préciser lequel.
Un moratoire sur toute décision du comité de la MHF
"Vouloir montrer une manière de raconter l'histoire de France est un projet daté", a encore affirmé Aurélie Filippetti. Mi-juillet, elle avait déjà dit que les décisions sur ce dossier seraient annoncées "dans un calendrier proche", relevant que le contexte budgétaire n'allait "pas dans le sens de la poursuite de programmes de travaux de prestige".
"Nous avons demandé qu'il y ait un moratoire sur toute décision prise par le comité de la MHF" (Maison de l'histoire de France), avait déclaré la ministre lors de son audition devant la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée nationale.
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