La France d'hier en relief au Grand Palais
Le visiteur est accueilli par cette grande carte, posée au sol, qui représente le pays dans la seconde moitié du XIXe siècle. Commencée en 1843 par le service géographique des armées, elle s’arrête juste après 1870. L’Alsace y reste floue : les cartographes avaient commencé à la représenter mais entre-temps, elle est devenue allemande.
On se promène ensuite de place forte en place forte, dans les Alpes, sur les frontières de l'est et du nord, et sur la côte jusqu'à Brest.
On n'a pas attendu Google Earth et les satellites pour représenter la géographie en trois dimensions. A partir de 1668, l'Etat français a envoyé des équipes d'ingénieurs et de topographes sur le terrain pour cartographier des zones du pays. Chaque bâtiment, chaque route avec les arbres qui la bordent, chaque cours d'eau a été représenté sur des maquettes spectaculaires réalisées avec du bois, du papier, de la soie, du métal.
Certaines sont petites, comme celle d'Exilles, 8,48 m2. D'autres sont gigantesques comme celle de Cherbourg qui atteint 160 m2. Les plans-reliefs ont commencé à être réalisés sous Louis XIV. L'ensemble a été complété jusqu'en 1873.
Les plans-reliefs servaient aux stratèges militaires pour préparer l'attaque ou défendre une place forte. Ils étaient aussi utilisés à des fins de prestige et manifestaient la puissance de la France. Jusqu’à Louis XVI, la collection était présentée dans la Grande galerie du Louvre et on la faisait visiter aux ambassadeurs étrangers pour les impressionner. En se gardant bien de leur montrer les plans-reliefs touchant la frontière commune.
Contrairement à ses voisins, la France a gardé sa collection, qui comprend encore plus de cent maquettes, conservées au musée des Plans-reliefs, à l’Hôtel des Invalides.
C’est une sélection de seize d’entre elles, parmi les plus spectaculaires, qui sont exposées au Grand Palais.
Les plans-reliefs comme signes de l'évolution des frontières
Les plans-reliefs illustrent l’évolution des frontières : certaines villes (Berg-op-Zoom ou Exilles) ont été françaises et ne le sont plus. D’autres, au contraire, le sont devenues (Besançon, Saint-Omer). La maquette de Brest, achevée en 1811, montre une ville qui n’existe plus puisque le « vieux Brest » a disparu sous les bombardements de la Seconde Guerre mondiale.
L’ensemble est complété par un dispositif interactif et multimédia.
Les plans-reliefs invitent à réfléchir à la notion mouvante de frontières. L’exposition évoque « la construction de la France par la conquête des frontières », explique Maryvonne de Saint-Pulgent, présidente de la Maison de l’histoire de France. Le nouvel établissement public signe là sa première exposition, avec le concours de la RMN et du musée des Plans-reliefs.
La France en relief. Chefs-d’œuvre de la collection des plans-reliefs de Louis XIV à Napoléon III, Nef du Grand Palais, avenue Winston-Churchill – 75008 Paris
Tous les jours sauf mardi, 10h-20h, nocturne le vendredi jusqu’à 22h
Tarifs : 5€ / 2,5€, gratuit pour les moins de 26 ans
Jusqu’au 17 février
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