L'optimisation fiscale de Disney vide les poches des petits actionnaires
Disneyland Paris affiche un déficit quasi permanent depuis sa création en 1989 sous le nom d'Euro Disney. Bien que la société américaine incrimine la météo et... la guerre du Golfe de 1990, il s'agit bien d'un montage financier légal d'optimisation fiscale qui se révèle préjudiciable aux modestes actionnaires.
Ils ont cru signer un partenariat avec Mickey, ils ont maintenant l'impression d'avoir fait affaire avec les Rapetou ! Les petits actionnaires de Disneyland Paris, à travers Euro Disney, n'ont jamais vu venir les énormes profits promis en 1989 par la compagnie Disney à ses futurs actionnaires. Le parc affiche même 858 millions d'Euros de déficit !
Reportage : L. De Foucher / L. Gublin / H. Pozzo / J. Nourry / Y. Sanchez / H. Horoks
Et pour cause : non seulement les conséquences de la guerre du Golfe de 1990 en ont plombé les débuts, mais la météo de Marne-la-Vallée n'a vraiment rien à voir avec celle qui règne sur la Floride ou la Californie. Enfin, ça, ce sont les arguments avancés par l'énorme société américaine pour justifier le déficit officiel. Car à y regarder de plus près, les euros qui n'arrivent jamais dans les poches des petits actionnaires se transforment en dollars en traversant l'Atlantique. Le tour de passe-passe s'appelle "optimisation fiscale". C'est légal, mais pas très reluisant quand on relit les promesses faites en 1989 aux épargnants français désireux de faire fructifier leurs économies. Le vent de la contestation gronde et plusieurs d'entre eux ont demandé à la justice d'aller fouiller dans les comptes de la maison Mickey. Mais il est toujours difficile de se battre quand on fait face à un adversaire de la taille de Disney. Un adversaire qui ne lésine pas quand il s'agit de se composer une efficace garde rapprochée de spécialistes juridiques.
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