Incendie de Notre-Dame : une entreprise dans la tourmente
Le démontage de l’échafaudage de la cathédrale Notre-Dame de Paris est en cours. L’opération a été confiée à une entreprise, qui s’est retrouvée au cœur de l’enquête sur l’origine de l’incendie. Cette PME familiale a vu son quotidien bouleversé par la catastrophe.
Comme un Mikado de métal sur les hauteurs de Notre-Dame, le démontage de l’échafaudage a enfin commencé. À la manœuvre, Franck Pagnussat, que nous avions rencontré avant la crise sanitaire. Le responsable de l’échafaudage était impatient de mener à bien cette opération cruciale. S’il veut clore ce chapitre, c’est parce que l’incendie de Notre-Dame a bouleversé sa vie et celle de son entreprise. Le 15 avril 2019 au soir, il voit des pompiers bloqués devant Notre-Dame. Grâce à un engin de chantier, il les aide à entrer dans la cathédrale en feu. Mais quand il ressort de la cathédrale à 23 heures, ce sont les enquêteurs qui l’attendent. La police judiciaire cherche les causes de l’incendie et tous les ouvriers présents ce jour-là deviennent des suspects potentiels. Dès le lendemain, l’entreprise fait figure de coupable idéal. Le procureur braque les projecteurs sur elle. Les médias embrayent immédiatement. Un déferlement qui s’abat sur l’entreprise familiale implantée en Lorraine.
Lâchée par les partenaires financiers
Les conséquences sont lourdes pour le patron et ses 250 salariés, tant sur le plan professionnel que privé. Aujourd’hui encore, l’enquête n’est pas finie et les juges étudient d’autres pistes. Julien Le Bras, à la tête de l’entreprise, lui, n’a aucun doute. Il assure que le 15 avril 2019, aucun de ses employés n’effectuait de travaux pouvant déclencher un incendie. Cette entreprise est experte en monuments historiques. D’ailleurs, quelques jours après l’incendie, le ministère de la Culture lui confie le sauvetage de la cathédrale. Mais certains partenaires financiers sont devenus méfiants. Ils lâchent Julien Le Bras et refusent de garantir ses dépenses. Une semaine avant que la société ne soit en cessation de paiement, l’État règle enfin les factures qu’il doit à l’entreprise. Aujourd’hui, Julien Le Bras et Franck Pagnussat s’activent pour sauver la cathédrale. Demain, ils rêvent de participer à sa reconstruction et achever ce qu’ils avaient commencé avant l’incendie.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.