Incendie de Notre-Dame : des taux de plomb jusqu'à 800 fois supérieurs aux normes autour de la cathédrale, révèle Mediapart
La préfecture de police et l'Agence régionale de santé n'avaient pas communiqué ces chiffres, révélés par Mediapart, aux riverains.
Les autorités ont-elles minimisé l'ampleur de la pollution au plomb provoquée par l'incendie de Notre-Dame ? Des taux 400 à 800 fois supérieurs au seuil autorisé ont été mesurés dans la cathédrale et ses alentours, révèle Mediapart jeudi 4 juillet. Des chiffres inquiétants que ni l'Agence régionale de santé, ni la préfecture de police, n'ont communiqués aux riverains et aux ouvriers du chantier.
Selon les documents de la préfecture de police obtenus par le site internet, le seuil maximal autorisé dans les sols est de 1 000 μg/m2 pour les poussières de plomb et de 300 mg/kg pour le métal lui-même. Les scientifiques du laboratoire central de la préfecture de police ont mesuré des taux de 10 à 740 fois supérieurs à ces normes à l'intérieur de la cathédrale, jusqu'à 500 fois sur le parvis et de 2 à 800 fois dans les rues alentour.
Des conséquences potentiellement "dramatiques"
Chercheuse à l'Inserm, Annie Thébaud-Mony explique à Mediapart que "ce sont des taux qu'on ne voit jamais". "Sur des chantiers pollués comme une usine de recyclage de batteries, par exemple, les taux sont douze fois supérieurs. Là, avec des taux 400 fois supérieurs, les conséquences pour la santé peuvent être dramatiques", précise-t-elle.
Comme l'explique le site de l'INRS, le plomb "provoque des maladies graves en s'accumulant dans l'organisme, en particulier dans les os, où il peut rester plusieurs dizaines d'années". Il est dangereux pour le système nerveux, les reins, le sang, le système digestif et la grossesse.
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