Démontage de l'échafaudage de Notre-Dame : "C'est un peu comme avant le lancement d'une fusée", d'après la Fondation Notre-Dame
"C'est une opération longue, compliquée et très physique" qui a commencé autour de la flèche de la cathédrale, a indiqué lundi 8 juin sur franceinfo Christophe Rousselot, délégué général de la Fondation Notre-Dame.
Le démontage de l'échafaudage, installé autour de la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, a débuté lundi 8 juin. Cet échafaudage avait été déformé par la chaleur de l'incendie du 15 avril 2019. "C'est un peu comme avant le lancement d'une fusée" ou comme "une opération à cœur ouvert", a expliqué lundi sur franceinfo Christophe Rousselot, le délégué général de la Fondation Notre-Dame. "C'est une opération longue, compliquée et très physique" qui commence, qui va durer "pendant tout l'été", et devrait s'achever "à la mi-septembre", a-t-il précisé.
franceinfo : Est-ce que le démarrage du démontage de l'échafaudage se passe bien ?
Christophe Rousselot : Pour le moment, oui. On fait le check-up, comme avant une opération à cœur ouvert, de tous les moyens techniques mis à disposition pour que les cordistes commencent formellement leur intervention mardi. Les cordistes, ce sont des écureuils, c'est leur surnom, qui vont voler non pas de branche en branche, mais de tube en tube pour les découper progressivement. Il y en a plus de 40 000. C'est une opération longue, compliquée et très physique. C'est la raison pour laquelle il y a deux équipes qui vont intervenir en alternance.
On a eu trois punitions. Les intempéries, les procédures liées au plomb qui se sont renforcées, c'était normal. Et puis, évidemment, la contrainte sanitaire du Covid-19.
Christophe Rousselot, délégué général de la Fondation Notre-Damesur franceinfo
Donc, après ces trois punitions, nous espérons tous que les choses soient bien parties. Et c'est un peu comme avant le lancement d'une fusée. On vérifie tout avant le décollage. C'est le cas en ce moment. Il y en une grande grue de 84 mètres. Et puis les autres, ce sont des nacelles qui permettent à des personnes d'intervenir au plus haut de la cathédrale pour tout préparer, comme par exemple, emmailloter des pierres, comme sur le pignon nord. Car il se peut très bien que, quand on va découper telle ou telle partie de l'échafaudage, il y ait des pierres, pour lesquelles il y a du jeu, qui puissent tomber. Pour éviter que cela ne chute, il y a ces filets de protection. C'est un chantier très préparé, mais un chantier à haut risque.
C'est le point clé de la restauration ?
Il ne peut rien se passer d'autres pour la restauration, tant qu'il y a cet échafaudage qui est au cœur de la cathédrale. Pour ceux qui n'ont jamais vu de photo d'illustration, c'est exactement à l'endroit de la flèche qu'il se trouve, suspendus en hauteur, à plus de 40 mètres de haut. Et donc, tant que tout ceci n'est pas retiré, on ne peut pas procéder aux réparations, à la restauration, et donc au montage d'une nouvelle charpente et de la toiture. Et le diagnostic d'ensemble ne sera posé qu'à la fin de l'année. Et le coût total, on ne le connaîtra qu'à la fin de cette année.
Combien de temps va durer ce démontage ?
Pendant tout l'été, ce découpage sera fait. Si toutes les choses se passent bien, tant mieux. A la fin de l'été, ce sera terminé, mais il peut toujours y avoir une difficulté. Donc je pense qu'à la mi-septembre, les choses devraient s'achever. Mais il y a un autre point aussi dont on ne parle pas ou moins, et qui important, c'est le nettoyage des voûtes. Parce que la toiture et la charpente ayant brûlé sont tombées sur les voûtes. Les voûtes correspondant au chœur et au transept. Aujourd'hui, sur le chœur, il y a encore énormément de gravats à retirer. Et évidemment, on n'envoie pas des mini-pelleteuses en hauteur pour retirer ça. Ce sont des interventions humaines qui sont aussi nécessaires, car ça pèse d'un poids lourd sur ces voûtes et il faudra vérifier aussi l'état de ces voûtes.
Est-ce que tout est décidé pour la reconstruction ?
Un chantier pareil fait appel à beaucoup d'expertises très différentes, très variées selon les métiers. C'est la raison pour laquelle, par décret, a été arrêté un conseil scientifique qui va commencer à se réunir très bientôt pour débattre des choix des matériaux et de tout ce qui a trait à la restauration de la cathédrale. Dans les mois qui viennent, ce conseil va exercer son travail et rendra ses conclusions au conseil d'administration de l'établissement public qui sera amené à guider les choses. Et tout cela portera ses fruits dans le premier trimestre 2021. Donc il faut encore patienter un peu. Ça peut paraître un peu long à certains, mais pour un chantier pareil, avec tous les événements extérieurs qu'on a connus, ce n'est peut-être pas si long que cela.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.