Verdun : cent ans après, la reconstitution d'une bataille "mythique"
Les célébrations ont démarré dès l'aube, en mémoire de ce matin du 21 février 1916 où un déluge de feu s'était abattu sur la campagne meusienne. Dès 7h00, quelque 300 spectateurs se sont rassemblés sous une pluie fine là où tout a commencé, au "bois des Caures", à une quinzaine de kilomètres de Verdun. Sur un petit chemin boueux éclairé à la bougie, les comédiens et les figurants évoquent le déluge d'obus à travers des documents historiques.
"Il y a exactement 100 ans, le pilonnage s'abat. Ce délire inouï est ressenti jusque dans les Vosges, à 150 km. (...) 1400 canons et mortiers vomissent près d'un million d'obus"
rappelle un homme entre les bruits sourds des explosions restituées.
Le long du parcours, des lettres de soldats sont également lues. Notamment celle du député de la Meuse, le lieutenant-colonel Emile Driant, qui commandait deux régiments de chasseurs à pied le 21 février 1916, et devint l'un des premiers héros français de la terrible bataille.
"Beaucoup de chasseurs ne seront plus là dans 8 ou 15 jours"
prophétisait l'officier dans une de ses lettres. Il fut lui-même tué dès le 22 février au soir, après avoir freiné l'avancée de milliers d'assaillants.
Les comédiens, les figurants, français et allemands, qui pour certains ont passé la nuit sur place en costumes pour être prêts à l'aube, sont aussi émus que le public venu assister à cette reconstitution.
"C'est quelque chose de très fort, émotionnellement, très fort aussi au niveau du sens, il y a même peut-être des corrélations avec ce que l'on vit aujourd'hui, mais c'est nécessaire"
explique Maxime Keller, comédien, au micro de France 3.
Cette reconstitution est le premier temps fort des commémorations du centenaire de la bataille de Verdun qui vont durer plusieurs mois. Demain, lundi 22 février, le Mémorial de Verdun ouvrira à nouveau ses portes au public, après plus de deux ans de transformations. Et le 29 mai prochain, ils seront 4.000 jeunes des deux pays à accompagner à Verdun la chancelière Angela Merkel et le président François Hollande.
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