Un réfugié syrien rejoint les fouilles archéologiques de Tautavel
Il n'avait plus touché un seul outil depuis 2011 et les débuts de la guerre civile en Syrie. Depuis, Firas Jabbour renoue à 31 ans, avec sa passion pour la fouille archéologique. Avec à la clé, quelques découvertes intéressantes. "Dès que j'ai pris ces outils, j'ai pu sentir l'odeur de la poussière, c'était magnifique confie-t-il. Je peux vous dessiner de tête ce que j'ai découvert".
Reportage France 3 Languedoc-Roussillon P. Georget / A. Sabatier / S. Jeanneau
Sauvé par son rêve
Comme beaucoup, c'est sur un bateau qu'il a fui la Syrie. Assailli par des moments de doute sur sa modeste embarcation, c'est son rêve de faire partie d'une équipe de recherches à Tautavel qui l'a gardé motivé. Vincenzo Celiberti, enseignant chercheur à l'Université de Perpignan et au Centre Européen de Recherche Préhistorique à Tautavel, ne cache pas sa joie de compter Firas dans son équipe.Le jeune chercheur mesure aujourd'hui la chance qu'il a de pouvoir atteindre son rêve. Cependant, il reste très marqué par son périple de la Syrie jusqu'en Europe.
Une mère m'a donné son enfant parce qu'elle avait peur de mourir avec lui. Je ne sais pas nager mais j'avais à le garder dans mes bras. Ce n'était pas facile. Je lui ai rendu quand on est arrivé. Elle l'a pris contre elle et a beaucoup pleuré. Je n'oublierai jamais ce moment.
Firas JabbourSon projet futur : reconstruire la Syrie
Aujourd'hui, Firas emmagasine un maximum de connaissances dans la Caune de l'Arago. A la fin du mois, il retourna en Allemagne où il pourra reprendre ses études en archéologie : un doctorat sur les relations entre les outils du paléolithique et les comportements humains. Alors, il pourra retourner en Syrie avec la volonté de restaurer le patrimoine et l'identité de son pays.
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