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Rénovée, l’église du village martyr d’Oradour-sur-Glane se visite de nouveau sur fond d’inquiétude quant à l’avenir de ce site chargé d’histoire

Lieu du massacre de près de 450 femmes et enfants du village le 10 juin 1944, l’église Saint-Martin a rouvert ses portes après plusieurs mois de travaux. D’autres vestiges d’Oradour-sur-Glane ont besoin d’être restaurés mais l’argent manque.
Article rédigé par Véronique Dalmaz
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 3min
L'église rénovée du village martyr d'Oradour-sur-Glane (LUC NOBOUT / MAXPPP)

C’est le lieu le plus symbolique du massacre d’Oradour-sur-Glane qui, au total, a fait au moins 643 victimes. Les hommes avaient été séparés des femmes et des enfants pour être assassinés par les nazis dans d’autres lieux du village. La rénovation de l’église est une bonne nouvelle mais l’existence des autres ruines du village martyr, soumises aux outrages du temps, reste en suspens.

Rénovation de l'église d'Oradour-sur-Glane
Rénovation de l'église d'Oradour-sur-Glane Rénovation de l'église d'Oradour-sur-Glane (France 3 Limousin : F. Petit / M. Blanloeil / P. Ruisseaux)

L'église consolidée

Depuis le 10 juin 1944, le village est resté figé. Les visiteurs découvrent Oradour-sur-Glane, situé à une vingtaine de kilomètres de Limoges, tel que les hommes de la Division S.S. Das Reich ont laissé les lieux. Après le massacre des habitants, les nazis avaient incendié le village. Aujourd’hui, avec les intempéries, les ruines doivent être sauvegardées. L'État consacre 300 000 euros par an à entretenir et restaurer le site. 500 000 euros supplémentaires ont été destinés, cette année, à la rénovation de l'église. L’édifice a été consolidé pour permettre d’accéder au site en toute sécurité. Même si les visiteurs ne voient plus les traces d’incendie, l’émotion reste vive. "Quand on voit ça, c’est horrible. Je me dis qu’il y a quand même des personnes qui ont souffert" raconte, avec une voix tremblante, un sexagénaire.

Deux millions d'euros de rénovation

Vestiges du village martyr d'Oradour-sur-Glane (LUC NOBOUT / MAXPPP)

Six victimes ont survécu au massacre. Aujourd’hui, elles ne sont plus de ce monde pour raconter ce tragique épisode de la Seconde Guerre mondial. Alors, il ne reste plus que les ruines du village pour témoigner. Mais elles se dégradent. Il faudrait deux millions d’euros pour restaurer ces dix hectares de vestige. En juin dernier, la Fondation du patrimoine et le ministère de la Culture ont lancé un appel aux dons. À ce jour, seuls 150 000 euros ont été récoltés, soit 7% de la somme nécessaire pour sauvegarder ce patrimoine. Un faible montant mais l'Association nationale des familles des martyrs garde espoir. "On a quelques promesses de dons de collectivités en plus. Il y a des particuliers qui ont laissé entendre qu’ils seraient en mesure de faire des dons plus conséquents" précise son président, Benoît Sadry, qui annonce également "le lancement d’une campagne avec la fondation en début d’année prochaine". En visite récemment sur place, le préfet de Haute-Vienne se veut aussi confiant. "Ce qu’il faut, c’est garder l’unité de ce village et l’esprit de ce qu’il était au lendemain du 10 juin 1944" explique François Pesneau.

Lieu de mémoire, véritable outil pédagogique, 300 000 personnes, dont 100 000 élèves, visitent chaque année le village d’Oradour.

Le centre de la mémoire d'Oradour, qui donne accès au village, est ouvert 7 jours sur 7, du 15 janvier au 15 décembre inclus. Plein tarif : 7,80 euros 

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