L'histoire, paraît-il, ne retient que les vainqueurs. Pourtant, personne n'a oublié Raymond Poulidor, l'éternel second. L'histoire de Poulidor, c'est celle d'un gamin du Limousin, un fils d'agriculteur qui se met au vélo sans prétention. Le jeune Raymond est très bon élève, mais déjà pas le tout meilleur. Il gagne ses premières courses. Professionnel en 1960, champion de France dès l'année suivante, il remporte le mythique Milan-San Remo (Italie) et le Tour d'Espagne. La France se découvre un champion plein d'humilité.Premier dans le cœur des FrançaisMais Poulidor tombe sur plus fort : Jacques Anquetil. Dans les années 1960, leur rivalité est l'une des plus belles du sport. Anquetil gagne cinq fois le Tour de France. Poulidor l'accompagne sur les podiums, mais jamais sur la plus haute marche. En 1964, la montée du puy de Dôme incarne le point d'orgue de leur rivalité. Anquetil est en jaune, mais fatigué. Poulidor attaque à 1 km du sommet, mais trop tard. Ce jour-là, il lui manque 14 secondes pour détrôner Anquetil. Anquetil apparaît froid, quand Poulidor a l'air plus chaleureux. "Poupou" devient le chouchou des Français. Sur les 14 Tours qu'il a disputés, il finira trois fois 2e et cinq fois 3e, mais jamais en jaune. Comble de l'histoire, Poulidor était ces dernières années l'ambassadeur de la marque qui sponsorise le maillot jaune. Au cours de sa carrière, il remportera la bagatelle de 187 courses. Pas mal pour un éternel second.