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On sait enfin à quoi servent nos sourcils (et les grosses arcades des premiers humains)

Au fil des millénaires, les humains ont developpé des arcades sourcilières de plus en plus fines et de plus en plus mobiles.

Article rédigé par franceinfo
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L'évolution a donné à l'lumain un front plus droit et des sourcils plus mobiles, pour s'exprmier plus subtilement. (ALE VENTURA / ALTOPRESS / AFP)

Vous pensiez que vos sourcils n'étaient que des petits auvents velus, destinés à protéger vos yeux de la pluie et de la sueur ? Pas seulement. Froncés, levés, asymétriques… Les sourcils, devenus de plus en plus mobiles au fil des millénaires, ont d'abord un rôle dans nos relations sociales et notre façon de communiquer, selon une étude publiée lundi 9 avril dans la revue Nature Ecology and Evolution (en anglais) par une équipe anglo-portugaise. Leur évolution, des grosses arcades proéminentes des premiers humains au front droit de notre espèce Homo sapiens, en témoigne.

Depuis les années 1960, les chercheurs ont envisagé bien des hypothèses, pour expliquer les grosses arcades archaïques : "un rôle dans la mastication (...) une protection pour les yeux contre les coups et les morsures…", liste par exemple Science et vie. Mais même pour ces fonctions-là, des arcades plus petites auraient suffi, selon les auteurs de l'étude. Déjà, ces imposantes arcades surplombant les yeux étaient "un signe de dominance, voire d'agressivité", selon l'étude publiée par Nature Ecology and Evolution.

S'entendre, se reconnaître, sympathiser

En rapetissant et en s'affinant, les arcades sourcilières ont permis aux humains d'exprimer une plus large gamme d'émotions : l'inquiétude, la colère, la surprise, la joie, etc. A une période à laquelle les humains ont formé des groupes de plus en plus étendus, il a en effet fallu changer de mode de communication. "Nous sommes passés d'une position de compétiteur, où être intimidant était un avantage, à une situation où il était préférable de s'entendre avec d'autres, de se reconnaître et même de sympathiser", explique l'archéologue Penny Spikins, au Guardian (en anglais).

Une précédente étude menée au MIT (Etats-Unis), et citée par L'Obs avait d'ailleurs montré qu'il était plus dificile d'identifier un visage privé de ses sourcils qu'un visage privé de ses yeux. Preuve que les sourcils sont particulièrement utiles pour reconnaître ses pairs.

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