Le musée des Confluences de Lyon embarque pour un voyage au bout du monde aux côtés des missionnaires
La nouvelle exposition du grand musée des civilisations porte sur l'intégration de ces hommes de foi lors de leurs missions au bout du monde.
Une fois encore le musée des Confluences de Lyon propose de partir à la découverte de civilisations à travers le monde. Sa nouvelle exposition intitulée Jusqu’au bout du monde, regards missionnaires, présente des objets collectés lors des missions des hommes de foi au XIXe siècle. À voir jusqu'au 8 mai 2022.
Des témoins du bout du monde
L'exposition présente une centaine de pièces rapportées du monde entier en les associant aux parcours de vie des hommes de foi qui les ont collectées. Ces objets, rituels ou usuels, témoignaient de cultures jusqu’alors méconnues. Ils sont aujourd'hui les témoins d'une intégration réussie de ces évangélisateurs en terrain souvent "hostile". "C'est sans doute une expérience de vie très étonnante", s'enthousiasme un visiteur. "Déjà aujourd'hui avec la technologie actuelle, il y a des endroits où l'on irait pas forcément, donc à l'époque c'était encore plus admirable de leur part", constate un autre.
À chaque ensemble est associé un court portrait du missionnaire. Au fil du parcours et des continents, des images d’archives contextualisent la collection ou la mission. Deux grandes vitrines au fond de la salle présentent des séries de modèles réduits d’embarcations et d’instruments de musique, toutes géographies confondues.
Explorateurs et missionnaires
Sur le terrain, confronté à des territoires et des climats souvent difficiles, à des langues et des coutumes étrangères, chaque missionnaire doit inventer une approche adaptée. Certains développeront des compétences scientifiques : "Ces missionnaires qui, au départ, partent propager la foi dans un but d'évangélisation sont de curieux infinis. Certains se spécialisent dans l'entomologie, d'autres dans la cartographie et ils ramènent des objets qui témoignent de leur vie", explique Cédric Lesec, directeur des relations extérieures et de la diffusion.
Ces objets étaient, la plupart du temps, offerts aux missionnaires. Ils constituent aujourd'hui une précieuse documentation ethnographique et anthropologique aux chercheurs contemporains. "Par son étude et sa présentation, cette collection ne se contente donc pas d’ouvrir une fenêtre sur le passé : elle actualise notre compréhension des peuples du monde et interroge nos représentations successives de ces cultures", détaille Hélène Lafont-Couturier, directrice générale du musée des Confluences. Des images diffusées sur écran accompagnent ces témoignages sonores de femmes et d’hommes en mission aux quatre coins du monde.
Pourquoi à Lyon ?
Ces missions ont vu le jour à Lyon au début du XIXe siècle avec la fondation de l’Œuvre de la Propagation de la Foi. Créée à l'initiative de Pauline-Marie Jaricot cette association avait pour vocation de soutenir (financièrement et autre) les prêtres et religieux catholiques missionnaires.
Au cours de leurs missions d’évangélisation, des hommes et des femmes partent vers l’Asie, l’Afrique, l’Océanie ou les Amériques d'où ils rapportent des objets. Certains d'entre eux sont aussi envoyés à Lyon en cadeau et pour témoigner de leur présence au bout du monde. Depuis 1979, le musée des Confluences, qui a hérité du fonds du musée Guimet, est le dépositaire des quelque 2300 objets appartenant aux Œuvres Pontificales Missionnaires.
Exposition "Jusqu’au bout du monde, regards missionnaires" au musée des Confluences de Lyon jusqu'au 8 mai 2022
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