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La soie, un savoir-faire lyonnais qui ne connaît pas la crise

A l'heure où la Chine domine le marché mondial du textile, la France reste leader dans le secteur de la soie. Une industrie née à Lyon sous François Ier. Cinq siècles plus tard, la soierie lyonnaise est toujours à la pointe grâce à son savoir-faire séculaire et ses innovations technologiques.
Article rédigé par franceinfo
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Tisseuse de soie chez Tassinari et Chatel
 (France 2)
L'histoire de la soierie lyonnaise ne date pas d'hier. Elle débute à la Renaissance grâce aux foires qui permettent l'installation de marchands de tissus entre Rhône et Saône. L'industrie lyonnaise se met en place sous François Ier et quatre siècles plus tard, au XIXe, Lyon est devenue la capitale mondiale de la soie. Le secteur représente alors les trois-quarts de l'industrie locale avec 400 entreprises et plus de 100 000 métiers à tisser mis au point par Jacquard.
Des métiers à tisser Jacquard
 (A. Maniscalco)

Tradition et innovation 

Mais au XXe siècle, l'arrivée des textiles artificiels sonne le glas de l'industrie soyeuse. Aujourd'hui, son savoir-faire unique au monde lui permet tout de même de résister à la concurrence internationale. Les soyeux lyonnais ont ainsi misé sur le haut de gamme avec la fabrication traditionnelle à l'aide de métiers à bras, tout en développant l'innovation avec des machines toujours plus performantes qui permettent de créer des tissus d'une qualité exceptionnelle. Dans la région lyonnaise, le secteur de la soie emploie 1500 personnes au sein d'une trentaine d'entreprises et il embauche fréquemment. 
Des métiers à tisser modernes 
 (A. Maniscalco)

De Versailles à la Maison Blanche

Parmi les quelques anciennes manufactures de soie lyonnaises qui subsistent aujourd'hui, Tassinari et Chatel symbolise bien cette réussite. L'entreprise est née en 1680, à l'apogée du règne de Louis XIV. Au XVIIIe siècle, elle impose ses créations dans toute l'Europe en développant notamment la soierie vestimentaire. Au début du XIXe, c'est dans l'entreprise que Jacquard met au point le métier à tisser auquel il a donné son nom. En devenant le principal fournisseur de Napoléon Ier, Tassinari et Chatel fait entrer ses réalisations dans les lieux les plus prestigieux comme Versailles, les Tuileries ou le château de Fontainebleau. 
Des rouleaux de tissus chez Tassinari et Chatel 
 (A. Maniscalco)
Aujourd'hui encore, l'entreprise revendique une clientèle d'exception comme les grandes maisons de haute-couture, les restaurateurs de châteaux ou les décorateurs d'hôtels de luxe et de palais. Elle a ainsi réalisé le velours du trône de Juan Carlos à Madrid, les tentures du salon jaune de la Maison Blanche à Washington ou des tissus d'ameublement pour le palais de l'Elysée à Paris. La maison possède une collection unique d'archives couvrant trois siècles de décoration française. 
Une création Tassinari et Chatel 
 (A. Maniscalco)

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