La grotte de Denisova occupée par l'homme il y a environ 200.000 ans
Dans des études séparées publiées mercredi dans la revue Nature, deux équipes de scientifiques ont précisé les datations des ossements fossilisés et objets retrouvés dans la grotte de Denisova.
C'est sur ce site préhistorique, situé dans les montagnes de l'Altaï, en Sibérie, qu'ont été trouvés en 2008 les restes d'une phalange de main de fillette dont l'analyse génétique a permis de découvrir deux ans plus tard une nouvelle espèce du genre Homo, "l'homme de Denisova".
En 2018, la grotte a refait parler d'elle avec l'analyse d'un autre petit morceau d'os, découvert en 2012, qui appartenait à un individu de sexe féminin d'au moins 13 ans, vivant il y a environ 50.000 ans. La génétique a montré qu'elle était née de l'union d'une Néandertalienne à un Denisovien.
La présence des Denisoviens repérée il y a au moins 195.000 ans
En utilisant les dernières méthodes de datation sur les sédiments de la grotte, une équipe internationale menée par Zenobia Jacobs et Richard Roberts, tous deux de l'université de Wollongong (Australie), a estimé que les Denisoviens avaient occupé la grotte approximativement entre 287.000 ans et 55.000 ans. L'homme de Néandertal aurait été également présent par périodes entre 193.000 ans et 97.000 ans.Dans une autre étude, l'équipe de Katerina Douka, de l'Institut Max Planck des sciences de l'histoire de l'homme à Iena (Allemagne), a réalisé elle aussi de nouvelles datations et décrit de nouveaux fragments fossilisés. Cette équipe estime que les Denisoviens étaient présents sur le site il y a au moins 195.000 ans.
Les chercheurs ont également daté des outils en os et des dents d'animaux perforées qui auraient pu servir à faire des colliers. Ils ont établi que ces objets avaient été réalisés il y a 49.000 ans à 43.000 ans.
Ce sont sans doute les Denisoviens qui ont fabriqué les objets trouvés
A cette époque, l'homme de Néandertal n'habitait plus la grotte. La présence de l'homme moderne (Homo sapiens) n'a pas été mise en évidence pour le moment sur ce site, souligne l'Université d'Oxford."L'explication la plus probable, c'est que ce sont les Denisoviens qui ont fabriqué" ces objets, déclare à l'AFP Tom Higham, de l'Université d'Oxford, co-auteur de cette seconde étude.
Mais il n'exclut pas que ces "ornements" puissent avoir été façonnés par l'homme moderne, soulignant que des analyses complémentaires permettront peut-être de trancher.
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