L'exposition "De terre et d'acier" : ce que nous apprend l'archéologie de la Grande Guerre
Des pièces de Domino abimées, des peignes, des coupe-ongles et des rasoirs, signe que les poilus faisaient tout pour maintenir une hygiène de vie dans l'enfer des tranchées.. Il y a là, rassemblés dans l'exposition "De terre et d'acier" à l'Arsenal de Soissons, 300 objets du quotidien qui racontent la guerre autant que les balles ou les restes d'obus. Ils mettent une image sur la réalité de la vie dans les tranchées. Ils ont ressurgi du passé sous les doigts des archéologues de la Grande Guerre dans le Soissonnais où les combats ont fait rage.
Je savais que c'était horrible mais ça rend les choses plus présentes. On s'attend à tout quand on vient ici quand on sait qu'il y a eu des millions de morts
Un visiteur
Reportage France 3 Picardie : O. Unal / E. Henry / N. Duchet
Des cartes postales sur écorce de bois de bouleau
"Ces objets-là viennent d'un camp de repos allemand en forêt d'Argonne à 8 kms du front, explique Yves Desfossés le commissaire scientifique de l'exposition "De terre et d'acier". Ils ont été trouvés dans un dépotoir. Ce sont en fait des cartes postales sur écorce de bois de bouleau qui souhaite une bonne année 1916 à un soldat qui l'a ensuite jetée dans ce dépotoir".
Tous ces objets ont été retrouvés par des archéologues de la Grande Guerre dont les recherches permettent d'avoir une vue à hauteur humaine d'un tel conflit. Ainsi lors de fouilles récentes des pots de confiture en céramique ont été retrouvés. Ils portaient le nom d'une célèbre enseigne de l'époque, Félix Potin créée au milieu du 19e siècle. "Félix Potin était un entrepreneur qui a "profité" du conflit pour diffuser ses productions explique l'archéologue Gilles Desplanque. C'est pour ça que Félix Potin fait partie des enseignes que l'on retrouve en abondance sur les chantiers de fouille. On se rend compte que c'est porteur d'informations; que ça complète les données en archives, les documents dont on dispose".
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