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L'abbaye qui a inspiré "Le Nom de la rose" d'Umberto Eco bientôt classée à l'Unesco ?

C'est l'un des symboles de la région Piémont, la Sacra di San Michele (Abbaye Saint-Michel-de-la-Cluse) est aussi surnommée le Mont-Saint-Michel italien. Construite aux alentours de l'an 1000, cette imposante et austère abbaye inspira largement Umberto Eco, pour son roman à succès "Le nom de la rose". Un lieu d'exception, qui pourrait bientôt être classé site remarquable par l'Unesco.
Article rédigé par Marie Pujolas
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
La "Sacra di San Michele", dans le Piémont (Italie)
 (GIORGIO EVANGELISTA / AGF / PHOTONONSTOP)

Pour les habitants de Turin, c'est "La Sacra". Un symbole de la région. Perchée à près de 1000m d'altitude, "La Sacra di San Michele" domine la région et est visible de très loin. Cette abbaye fondée au Xe siècle est dédiée à l'archange Saint-Michel. Comme d'autres édifices européens, dont le Mont-Saint-Michel, elle marque le chemin des pèlerins vers Jérusalem. Un dossier est en cours à l'Unesco pour faire classer le site parmi les sites remarquables. 

Reportage : France 3 Alpes / F. Liégard / G. Ragris / V. Muamba
Paru en 1980, "Le nom de la rose" de l'italien Umberto Eco est devenu un classique de la littérature du 20e siècle. Ce roman policier, sous fond d'Inquisition, de meurtres et de mystères a séduit des millions de lecteurs. Et l'abbaye où se déroule l'intrigue est l'un des personnages clés du roman. C'est la Sacra di san Michele qui donna l'inspiration à Umberto Eco. Un lieu impressionnant et austère, qui a nourri son imagination lorsqu'il était enfant. 

"Umberto Eco connaissait la "Sacra" depuis l'enfance. Il avait une tante qui habitait en dessous. Venant la voir pour des vacances, il avait été fasciné par ce monument et s'en était largement inspiré pour écrire "Le Nom de la rose"", explique Tatiana Bogni, guide touristique à la "Sacra di San Michele".

Le film ne fut pas tourné sur place

Six ans après sa sortie en librairie, le roman d'Eco connut un nouveau succès, sur grand écran cette fois. L'adaptation par Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery dans le rôle titre connut là encore un grand succès. En revanche, la "Sacra di San Michele" ne servit pas de décor au film. Il fut tourné en partie dans un monastère en Allemagne. Le décor extérieur ayant lui été entièrement recréé près de Rome. Peu importe, l'abbaye surfa tout de même sur le succès du film pour se faire connaître et attirer les touristes du monde entier. Avec son escalier monumental, sa bibliothèque qui contient environ 10 000 volumes, la "Sacra" fait clairement penser à l'oeuvre d'Umberto Eco. 

Un classement attendu à l'Unesco

Le site accueille actuellement 200 000 visiteurs par an. Un chiffre qui pourrait être bien plus important si l'abbaye était classée au Patrimoine mondial de l'Unesco. Habitants et élus locaux espèrent que le dossier en cours aboutira rapidement car les retombées économiques seraient très importantes pour ce site qui ne semble pas valorisé à sa juste valeur. Dans la commune de Sant'Ambrogio di Torino, certains regrettent que la renommée du lieu soit restée trop peu confidentielle. Alors qu'il abrite des chefs d'oeuvres et que sa situation géographique est exceptionnelle. Du haut des remparts millénaires, le panorama sur le Val de Suse est unique. 

"Si la Sacra était un monument français, je suis sûr que nous vivrions tous des activités qu'elle génère depuis 50 ans. Avoir un monument de cette qualité juste au-dessus de sa tête sur le territoire de la commune et en retirer aussi peu d'avantages économiques et d'emplois, c'est quasiment un blasphème. Il est vraiment temps que ce monument, cher aux yeux de tous, devienne enfin le moteur d'un développement économique", explique, non sans ironie, Enrico Moncalvo, coordinateur scientifique de la candidature à l'Unesco de la Sacra di San Michele. 

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