À 86 ans, Yves Cargnino, ancien combattant de la guerre d'Algérie, avale tous les jours une dizaine de médicaments. "Ça a démarré par des bronchites, puis j'ai été hospitalisé plusieurs fois", explique-t-il. La raison : durant la guerre d'Algérie, pendant laquelle il était parachutiste, il a servi dans une unité qui utilisait des gaz de combat, et qui menait une guerre souterraine contre les combattants algériens dissimulés dans les grottes. L'armée refuse d'ouvrir les archivesPour les déloger, ces unités manipulaient un armement spécial : des gaz chimiques, qui peuvent devenir mortels en milieu clos. L'armée parle alors de simples gaz lacrymogènes, pourtant les effets sur les ennemis sont dévastateurs. "En Algérie, sur un grand nombre de sites, il y a encore des Algériens portés disparus dont les corps reposent dans ces grottes", explique Christophe Lafaye, docteur en histoire spécialiste d'histoire militaire. L'armée refuse d'ouvrir les archives liées à l'utilisation de ces armes spéciales. Selon les historiens, plus de 2 000 militaires français auraient participé à cette "guerre des grottes".