Enchères : les bracelets de Marie-Antoinette vendus pour plus de 7 millions d'euros
Ces bijoux avaient été envoyés par Marie-Antoinette à Bruxelles, lorsque la reine à tenté de fuir la France à la suite de la Révolution française. Le lot des deux bracelets a été adjugé 7 millions d'euros, dépassant les estimations.
Plus que des bijoux, ce sont des "morceaux d'histoire". Des bracelets ayant appartenu à l'ancienne reine de France Marie-Antoinette ont été vendus pour plus de 7 millions d'euros mardi 9 novembre par la maison d'enchères Christie's. C'est la première fois que ces bracelets de l'épouse de Louis XVI, composés au total de 112 diamants, étaient mis aux enchères.
Le lot des deux bracelets a été adjugé au bout de cinq minutes 6,2 millions de francs suisses (prix au marteau), soit près de 7,5 millions CHF avec la commission (7 millions d'euros), alors que son estimation la plus haute était de 4 millions CHF (3,7 millions d'euros).
Les bijoux historiques, un marché porteur
"Il y avait de multiples enchérisseurs. (...) La première enchère était de 5 millions de francs, c'est dire l'enthousiasme des collectionneurs pour essayer d'acquérir un véritable morceau d'histoire qui est resté dans la même famille pendant 200 ans", avance Rahul Kadakia, directeur du département Bijoux chez Christie's. Avant de tenter de fuir la France avec Louis XVI et ses enfants à la suite de la Révolution française, Marie-Antoinette envoya ses bijoux à Bruxelles, d'où ils furent ensuite transmis à des proches en Autriche, sa patrie d'origine.
Le marché des bijoux est très porteur en ce moment, très dynamique. On a vu après le Covid que beaucoup de gens souhaitent acheter des bijoux. Il y a une grande demande surtout de la part des clients d'Asie pour les bijoux historiques.
Olivier Wagner, expert chez Sotheby's
"Les gens veulent s'identifier aux personnes qui les ont possédés [les bijoux] à l'époque et sont prêts à payer un prix pour une provenance, pour une histoire, qui dépasse de beaucoup la valeur intrinsèque de l'objet", explique Olivier Wagner, expert pour la maison d'enchères Sotheby's.
La "grande-duchesse" des Romanov
Sotheby's va d'ailleurs proposer ce mercredi 10 novembre une broche et une paire de boucles d'oreilles à clips ayant appartenu à la famille du dernier tsar de Russie, de la dynastie des Romanov. Cette parure en saphirs et diamants était la possession de la tante du tsar Nicolas II, la grande-duchesse Maria Pavlovna (1854-1920). Elle l'avait fait sortir de Russie à la suite de la révolution de 1917 qui mit fin au régime tsariste.
>> Les ventes aux enchères épargnées par le coronavirus
Elle confia ses bijoux à un homme de confiance, le diplomate anglais Albert Henry Stopford (1860-1939), qui s'est chargé de les mettre en sécurité à Londres. "La grande-duchesse a été une des dernières Romanov à quitter le pays, en 1919. C'est seulement en 1920 qu'elle a retrouvé toute sa collection de bijoux à Londres", peu avant sa mort, raconte Olivier Wagner.
Le saphir au centre de la broche fait plus de 26 carats, tandis que ceux des boucles d'oreille pèsent respectivement plus de 9 et plus de 6 carats. En 2009, ces bijoux avaient déjà été mis aux enchères par Sotheby's. Ils avaient alors été achetés par une famille princière européenne pour presque 500 000 dollars (431 800 euros).
Les baskets de Kobe Bryant
"Aujourd'hui, l'estimation est entre 300 000 et 500 000 dollars, une estimation très conservatrice vu que le marché des saphirs a aussi beaucoup progressé dans les dix dernières années", estime l'expert. Maria Pavlovna, qui avait fui la Russie devant l'avancée des forces bolcheviques, est morte en septembre 1920 dans la station thermale de Contrexéville, dans l'est de la France.
Dans un tout autre genre, Sotheby's met également en vente en ligne, jusqu'au 11 novembre, diverses paires de baskets dont une portée par la légende américaine Kobe Bryant lors de la victoire des Lakers sur les Clippers le 17 mars 2004.
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