Antisémitisme: les rescapés de la Shoah sensibilisent les lycéens

Les rides et les cheveux blancs n'y feront rien. Les années passent, mais leur combat demeure. Une nouvelle fois, cinq rescapés des camps de la mort sont en première ligne, avec pour arme la parole et le devoir envers les disparus. Ils étaient rassemblés lundi 18 mars pour raconter et partager en visioconférence l'enfer vécu il y a presque 75 ans. À l'autre bout, 5 000 élèves, réunis à travers 150 lycées.

"On comprend mieux"

Au camp d'extermination d'Auschwitz, Esther Senot avait 15 ans quand sa sœur Fanny lui a demandé de résister et de témoigner. "Elle m'a dit : 'il n'y a que toi qui as encore une chance de survivre. Et surtout, n'oublie pas, si un jour tu as une chance de revenir en France, raconte ce qui nous est arrivé pour qu'on ne soit pas les oubliés de l'histoire'", raconte la survivante des camps nazis. La rescapée évoque également son premier traumatisme : "Se déshabiller toute nue devant des hommes. Par la suite évidemment, le fait d'être tatouée, rasée..." Dans cette horreur, la résistance se cache dans la simple volonté de survivre. Même par écrans interposés, cette parole vivante donne une autre dimension à l'histoire de la Shoah. "On comprend mieux", témoigne un lycéen. Une sensibilisation nécessaire. Les actes antisémites en France ont augmenté de 74% l'an dernier.