"Ga Bu Zo MIAM" : les Shadoks pompent à Sète
Il y a le dessin, minimaliste, il y a la musique, "dodécacophonique" (aurait commenté Ferré) et il y a l'histoire, absurde. Mais il y a surtout la voix de Claude Piéplu. Haut perchée, ampoulée, sentencieuse, ridiculement inquiète parfois. Elle donne le ton de la série : faussement scientifique et poétiquement décalé. Ce monde, que la plupart de ceux qui l'ont découvert en 1968 ont vu en noir et blanc, débarque cette fois en couleurs au MIAM, le Musée International des Arts Modestes de Sète, jusqu'au 6 novembre 2016.
Jacques Rouxel, celui qui a imaginé cette série révolutionnaire avec le réalisateur René Borg, a passé toute la fin de sa vie avec la lourde responsabilité d'être le "père des Shadoks". En d'autres mots, il avait à répondre du délit de division de la Nation.
VIDEO. Le monde des Shadoks - reportage de V. GAGET / A. ZOUIOUECHE / C. DECHASSEY
Dès la diffusion du premier épisode des Shadoks, le 29 avril 1968 (notez bien la date), les Français ont formé deux groupes irréconciliables : les inconditionnellement pour et les férocement contre. Une ligne de partage qui recouvrait assez bien celle qui animait les rues de Paris ce printemps-là. Les "pour" (assez Shadokiens) allaient défiler en mai au Quartier Latin, les "contre" (d'influence plutôt Gibis) en juin sur les Champs-Elysées !
Miro et les Surréalistes
D'un esprit marqué par les surréalistes et des auteurs comme Raymond Queneau ou Alfred Jarry, la série doit son esthétique au peintre Joan Miro dont Rouxel a reconnu l'influence. Les Shadoks ont compté trois saisons entre 1968 et 1973, une quatrième a tenté de ranimer la série sur Canal+ en 2000. On peut les trouver sur DVD.Reportage : V. Cohen-Luxey / F. Detranchant / V. Portela-Rosa
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