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En Suède, le "vin de caca" est le joyau d'une exposition sur les alcools répugnants

Gin aux fourmis rouges, vin d'excréments et autres réjouissances : avec cette exposition insolite, le Musée de la nourriture dégoûtante de Malmö espère attirer les visiteurs après des mois de disette dûe à la pandémie.

Article rédigé par franceinfo Culture avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
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L'entrée du Musée de la nourriture dégoûtante à Malmö en Suède. (CATERS/SIPA / CATERS NEWS AGENCY)

La bonbonne d'un liquide jaunâtre domine la table d'exposition, et vole la vedette au gin aux fourmis rouges ou autre vodka au scorpion: le "vin de caca" est le joyau de l'exposition sur les alcools répugnants, proposée depuis le 5 septembre et pour trois mois (uniquement le week-end) par le Musée de la nourriture dégoûtante de Malmö, en Suède. 

"C'est de la médecine traditionnelle coréenne", assure l'affable directeur du musée, Andreas Ahrens, qui a réalisé lui-même la mixture composée d'excréments humains. "On en buvait pour soigner les fractures et les contusions, c'est un médicament plus qu'autre chose". Il est catégorique, "maintenant, ça sent plus l'alcool que les selles", dit-il en portant à ses narines la bouteille. "Mais quand on commence à le fabriquer, l'odeur est totalement horrible".

Réprimant un haut-le-coeur ou affichant un sourire amusé, les visiteurs se distraient de la découverte des différents alcools: expérimentaux, comme une bière écossaise à 55% vendue dans un écureuil empaillé; de production plus importante, comme le Fernet Branca italien ou la bière aux testicules de baleine islandaise. Sans oublier les alcools détournés comme le pruno, vin de fruits réalisé par les prisonniers aux Etats-Unis et cachés dans les toilettes.

Dégoûtant pour les uns, ordinaire pour les autres

L'occasion pour les visiteurs de questionner la notion de dégoût en comparant les habitudes spiritueuses. Comme le Gammeldansk, un amer danois qui se boit traditionnellement au petit-déjeuner, "considéré comme tout à fait normal ici en Suède, au Danemark et en Norvège, mais dégoûtant dans le reste du monde", explique M. Ahrens.

"Il en va de même pour tous les autres objets de l'exposition. Ce sont des choses que les gens aiment à l'endroit d'où elles viennent et qui peuvent paraître dégoûtantes si vous n'êtes pas de là-bas", poursuit-il.

Une visite "très, très, très dégoûtante mais très excitante et amusante. (On y voit) des choses très inattendues", se réjouit Marie-Louise Syrjäläinen, venue en famille.

Ouvert il y a bientôt deux ans, le musée de la nourriture dégoûtante rencontrait un succès grandissant, avec notamment des expositions hors les murs à Nantes, Berlin ou Los Angeles. Mais la crise sanitaire actuelle l'a obligé à fermer ses portes temporairement au printemps, faute de visiteurs. Avec l'exposition sur les alcools, à l'affiche pendant trois mois, M. Ahrens espère stimuler les visites après des mois de disette.

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