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Des trésors archéologiques irakiens et syriens reconstitués sont exposés à Rome
Le taureau androcéphale ailé de Nimroud (Irak) ainsi que les archives d'Etat d'Ebla et la moitié du plafond du temple de Bêl à Palmyre (Syrie) ont
été détruits ces dernières années par des jihadistes de l'organisation Etat islamique (EI). Reconstruits à l'échelle, ils sont exposés depuis jeudi et jusqu'au 11 décembre dans le cadre d'exception du Colisée de Rome.
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Deux sculptures endommagées en bonus
"Cela fait plusieurs années que l'on parle de l'importance d'un engagement, italien et international, dans la protection du patrimoine culturel dans les zones de guerre et cette exposition est un témoignage extraordinaire de ce parcours", a déclaré le chef de la diplomatie italienne, Paolo Gentiloni, lors du vernissage.
Les autorités archéologiques syriennes ont également fait parvenir en Italie deux statues endommagées par l'EI à Palmyre. "Une première", selon Francesco Rutelli, ancien maire de Rome et président de l'association "Rencontres de civilisations" à l'initiative de cette reconstruction et de cette exposition. "Cela ne s'était jamais produit auparavant en temps de guerre", a-t-il assuré, évoquant "un corridor (humanitaire) pour les biens culturels".
Ces deux sculptures seront restaurées en Italie après l'exposition et renvoyées en Syrie. La reconstruction des trois autres trésors archéologiques a été réalisées grâce à des techniques modernes, notamment l'utilisation d'imprimantes 3D. L'objectif était de démontrer la faisabilité du projet puis, un jour, d'organiser une reconstruction sur place.
Un travail de reconstitution difficile
Il a cependant fallu déjà près de quatre mois de travail pour les quelques mètres carrés du temple de Bêl, a expliqué l'architecte Matteo Fabbri, un des associés de l'entreprise italienne TryeCo qui a réalisé la reconstruction. "Normalement avec un scanner en 3D, on fait ce travail beaucoup plus rapidement mais ici, nous avons dû travailler avec de vieilles photos et des témoignages",a-t-il ajouté.
"Une fois réalisée la maquette, c'était relativement facile. Nous avons fabriqué le plafond avec une résine spéciale puis il a été vieilli de manière artisanale. En un mois, cette phase a été achevée", a conclu M. Fabbri.
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