Cités de la gastronomie : Dijon, Paris-Rungis et Tours l'emportent
La création de la Cité de la gastronomie est la mesure phare de l'inscription par l'Unesco du "repas gastronomique des Français" au patrimoine de l'Humanité en novembre 2010. Elle doit permettre à la France de se doter d'un outil de promotion de sa culture alimentaire et de valorisation de son patrimoine gastronomique. La MFPCA a fait le choix d'un réseau car malgré des "dossiers de qualité", aucune des candidatures ne pouvait "prétendre seule à la création d'un grand et unique établissement à vocation internationale dédié aux cultures culinaires de France et du monde", écrit-elle dans son rapport mis en ligne.
Beaune évincée, Lyon peut-être repêchée
Dès lors, la Mission a choisi des villes dont "les réponses aux critères définis sont apparues les plus précises et les plus convaincantes", écrit la mission qui souligne aussi la complémentarité des projets. Cinq villes au total étaient en lice, dont Beaune, écartée complètement, car le projet était "très difficilement réalisable". Lyon a séduit les membres de la MFPCA mais son projet ne répondait que "trop partiellement aux ambitions qu'aurait pu nourrir la première capitale mondiale de la gastronomie", note le rapport.
Le réseau s'ouvrira à d'autres villes
Lyon est une candidature qui peut être "repensée et refondée" dit la mission. Lyon ne devrait donc "pas être exclue du schéma proposé mais devrait faire l'objet d'une nouvelle réflexion". Sentiment partagé par les ministres de la Culture et de l'Agroalimentaire, Aurélie Filippetti et Guillaume Garot qui parlent déjà d'un réseau à "3 + 1", dans un entretien à l'AFP. Le réseau pourra d'ailleurs être "ultérieurement ouvert à d'autres villes candidates représentatives de la diversité des régions de France", stipule le communiqué publié par les ministres de la Culture, de l'Agriculture et de l'Agroalimentaire.
Décision en avril
La Mission n'a pas fini son travail puisque les trois ministres ont demandé aux projets retenus des éléments complémentaires, notamment en matière de financement. "Nous demandons aux collectivités d'avoir des dossiers qu'elle puissent financer et porter elles-mêmes sans que l'Etat soit obligé de contribuer financièrement", a insisté Aurélie Filippetti. Les villes retenues ont jusqu'à la mi-avril pour apporter ces précisions. Les ministres annonceront leur décision définitive fin avril.
Un réseau pour valorisser la diversité
Pour Aurélie Filippetti et Guillaume Garot, l'idée d'un réseau "innovant et puissant permettra de valoriser la diversité des cultures gastronomiques sur tout le territoire jusqu'en Outre mer". Il valorisera aussi "la diversité des métiers de l'alimentation comme les métiers de bouche mal connus ou mal considérés", a estimé Guillaume Garot.
Dans le dispositif retenu, chaque ville valoriserait ce patrimoine "avec ses particularités et ses atouts". Tours s'est déjà proposée de devenir le "lieu de pilotage" de ce réseau. Dijon parle de "bonne nouvelle pour (la) ville, son attractivité, son développement touristique et économique", selon le sénateur-maire François Rebsamen.
"Le réseau sera la table gastronomique française"
En revanche, Lyon, ville dirigée par un autre ténor socialiste Gérard Collomb, fait grise mine. "Lyon aura de toute manière une Cité de la gastronomie, avec ou sans Paris, car on n'a jamais eu l'habitude d'avoir des mannes publiques et on fera comme par le passé entre Lyonnais", a déclaré Gérard Collomb. L'adjoint au maire Jean-Michel Daclin dénonce même des "manoeuvres de guerre picrocholine" de la part de la mission. Guillaume Garot calmait le jeu vendredi en rappelant que "le repas gastronomique des Français véhicule des valeurs humanistes fondées sur le partage". Bref "le réseau sera la table gastronomique française".
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