Carrière grecque à Marseille : le périmètre classé ne sera pas élargi
"La loi ne permet pas à l'Etat d'étendre l'espace protégé à des surfaces qui ne le justifient pas", a déclaré la ministre dans un communiqué, expliquant que sur le site de la Corderie, "les services de l'Etat n'ont pas relevé de nouveaux éléments permettant de modifier la décision annoncée en juillet". Françoise Nyssen avait décidé cet été de protéger une partie du site : 650 m² - sur 6.500 m² - qui seront classés Monument historique, et d'établir une servitude pour permettre au public d'y accéder en permanence.
Depuis la découverte du site lors de fouilles, de nombreux riverains de la carrière antique, située à deux pas du Vieux-Port, se sont engagés pour sa sauvegarde, alors que le site est promis à la construction d'une résidence de huit étages pour 109 logements "haut de gamme" par Vinci. Le maire de Marseille, Jean-Claude Gaudin (LR), a pris acte lundi soir dans un communiqué d'une décision qui selon lui "tout à la fois, respecte l'histoire de notre Ville et lui permet d'inscrire son développement dans la modernité".
Beaucoup de béton sur les vestiges grecs 'et en même temps' un 'lopin' protégé et difficilement valorisable"
Plusieurs élus, comme Benoît Payan (PS) ou Jean-Luc Mélenchon (LFI) se sont engagés pour la protection du site et ont participé à des manifestations de riverains contre le chantier de Vinci. Le porte-parole du collectif "Marseille en commun", Sébastien Barles, qui milite pour la sauvegarde du site entier, a fait part de sa déception: "ce sera donc beaucoup de béton sur les vestiges grecs 'et en même temps' un 'lopin' protégé et difficilement valorisable". Il a appelé à continuer la "mobilisation citoyenne" pour empêcher les travaux."La ministre de la Culture appelle de ses voeux une meilleure mise en valeur du site archéologique par une visibilité accrue, une utilisation de l'espace mitoyen dont la Ville est propriétaire et qui donne sur l'espace protégé, et une exploitation de la servitude de passage dont elle dispose le long du rempart", a-t-elle ajouté. La ministre, qui salue "l'intérêt exceptionnel des Marseillais pour leur patrimoine", assure avoir pris sa décision après la réunion publique du 31 août en préfecture à Marseille, en présence des représentants de Vinci, de la mairie, de la Direction régionale des affaires culturelles (Drac), de l'Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap), des scientifiques et des riverains.
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