Premiers javelots, compétitions entre cités, tentation du dopage… Un livre remonte le fil de la pratique sportive dès la préhistoire
Les Jeux olympiques n'ont pas attendu le XXe siècle pour exister. Il y a bien sûr eu leur origine dans la Grèce antique, mais l'archéologie nous montre que des premières preuves de jeux sportifs sont bien plus anciennes, avec, d'une certaine manière, de premiers athlètes dès la préhistoire, comme l'explique un ouvrage qui paraît mardi 4 juin, Il était une fois le sport, coédité par l'Inrap, l'Institut national de recherches archéologiques préventives, et Actes Sud jeunesse.
Il s'appelle l'homme de Tourville, lointain parent ayant vécu il y a 200 000 ans, dont l'analyse des ossements retrouvés en Seine-Maritime en 2014 fut sans appel : c'était un athlète, champion du lancer de javelot ou de sagaie. "On le voit avec des petites insertions musculaires qu'il a sur son humérus, explique Valérie Delattre, archéo-anthropologue à l'Inrap et autrice du livre. Ce sont des athlètes parce que tirer pour chasser, cela nécessite un entraînement, des accessoires de haut niveau, et puis on choisit forcément le meilleur de la troupe, celui qui voit bien, qui vise bien, donc on a une sélection par le haut."
Manger de la viande de chèvre pour sauter plus loin
Le livre, accessible dès 8-9 ans, nous emmène ainsi d'anecdotes en découvertes à travers les âges, les civilisations, en suivant l'évolution de l'activité physique qui devient pratique sportive et qui se codifie avec les jeux antiques, compétitions entre cités avec leurs lots de héros, déjà tentés par le dopage ! "On s'aperçoit en Grèce antique, par exemple, que les sauteurs en longueur mangent de la viande de chèvre pour s'attribuer les valeurs de cet animal qui saute", ajoute Valérie Delattre.
L'ouvrage s'attache à ne pas rester européocentré, avec ces pages sur les Mayas ou les moines Shaolin. Les femmes sont aussi présentes. Le tout est accompagné par de jolies illustrations dans un style art déco signées Ruben Gérard.
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