Reportage : X. Schmitt / N. Rapuc / T. Huynh Ce sont ses dimensions qui impressionnent d’abord : près de 7 m de long sur 2 m de large. La mosaïque du dieu Océan est une œuvre hors norme. Composée de tesselles noires sur fond blanc - une technique rarement vue hors d’Italie - elle ornait à l’origine le péristyle (colonnade entourant une cour intérieure) de la villa d’un riche commerçant dans la Vienne antique. C’était au IIe siècle. Mise au jour lors de fouilles au XIXe, la mosaïque a ensuite embelli plusieurs demeures bourgeoises avant de disparaître en 1974, emportée par son dernier propriétaire.C’est complètement par hasard que la ville de Vienne retrouve sa trace en 2017 : l’œuvre est sur le point d’être vendue aux enchères. La municipalité fait valoir son droit de préemption et l’acquiert pour près de 400 000 euros. La mosaïque qui mesure 7m de long sur 2m de large est exposée au cloître de Saint-André-le-Bas à Vienne. (France 3 / Culturebox) Le dieu Océan est désormais de retour chez lui, sur les bords du Rhône. Avant d'intégrer le futur musée de l'histoire de Vienne dont la première pierre devrait être posée en 2019 ou 2020, le trésor antique va avoir besoin d’un petit lifting. Mais d'abord, la ville a tenu à le présenter au public. Jusqu’au 18 novembre, la mosaïque est exposée dans le cloître de Saint-André-le-Bas. Une occasion unique de découvrir le visage à la fois séduisant et terrifiant de l’aîné des Titans entouré par des crustacés, des poissons mais aussi, dans chacun des quatre coins de l’œuvre, par des Amours (créatures mythologiques) chevauchant des dauphins. Une représentation qui donne un aperçu du savoir-faire des mosaïstes de la Vienne antique, réputés dans tout l’empire romain.