Obsèques de Frédéric Mitterrand : les adieux de la culture et de la politique à "un serviteur de l'État et un grand conteur du siècle"
Nicolas Sarkozy, Christine Ockrent, Arielle Dombasle, cinq anciens ministres de la Culture et une foule d'anonymes se sont rassemblés mardi 26 mars après-midi à Paris pour rendre un dernier hommage à Frédéric Mitterrand, mort le 21 mars à 76 ans.
Plusieurs centaines de personnes étaient présentes dans l'église Saint-Thomas-d'Aquin, pleine à craquer, a constaté un journaliste de l'AFP. Une foule éclectique mêlant personnalités politiques comme stars du petit écran, à l'image de Frédéric Mitterrand, connu pour ses émissions sur le cinéma, comme ses fonctions de ministre. Une crémation aura lieu dans les jours qui suivent dans l'intimité familiale.
"Inclassable, hors normes"
La messe ouverte au public a débuté sur un gospel de Liz McComb. Parmi les autres musiques choisies par le défunt figurent l'Ave Maria de Charles Gounod ou encore L'Amitié de Françoise Hardy. La cérémonie a été marquée par le vibrant hommage rendu par Jack Lang à son successeur rue de Valois.
"Voici quelques jours, il me téléphone et me dit que c'est fini... Quelle dignité de parler de nos vies, croyances, espérances, quelques heures avant sa disparition", a-t-il déclaré, ému. D'autres anciens ministres de la Culture étaient là : Franck Riester, Roselyne Bachelot, Rima Abdul Malak, ainsi que l'actuelle titulaire du poste, Rachida Dati.
Rima Abdul Malak a salué la mémoire d'un homme "inclassable, hors normes, avec sa mélancolie, sa liberté de ton, sa poésie. C'est quelqu'un qui a toujours assumé sa vie, ses choix, y compris les polémiques que ça a pu parfois susciter", a-t-elle affirmé avant la cérémonie.
"Conteur du siècle"
Neveu de l'ancien chef de l'État François Mitterrand, ministre sous le président Nicolas Sarkozy et homme de télévision, Frédéric Mitterrand est mort après une lutte de "plusieurs mois contre un cancer agressif".
Il était aussi écrivain et avait créé la polémique en 2005 en faisant le récit de ses relations sexuelles tarifées en Thaïlande et au Maghreb, sa "mauvaise vie". Il s'était défendu publiquement de toute relation avec des mineurs ou d'apologie de la pédocriminalité. Dans un communiqué, l'Élysée avait salué "un serviteur de l'État et un grand conteur du siècle, qui savait faire vivre les imaginaires qui nous constituent, et qui nous relient".
De nombreuses personnalités politiques lui ont également rendu hommage au moment de l'annonce de sa disparition. C'était "un homme profondément cultivé et délicat, un être à part, sensible et attachant, une personnalité inclassable, si loin de la vie partisane", a ainsi décrit Nicolas Sarkozy.
L'église Saint-Thomas-d'Aquin fut construite sur l'ancien emplacement du jardin de la reine Margot, surnom de Marguerite de Valois (1553-1615), et accueillit les obsèques de l'acteur Jean Rochefort en 2017. Un choix idéal pour ce passionné d'histoire, friand des têtes couronnées, et grand cinéphile, qui anima notamment l'émission télé Étoiles et toiles dédiées aux stars du 7e art.
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