Urban peace 3 : 5h de concert pour changer l'image du rap

Le point commun entre IAM, Maître
Gims, Sexion d'Assaut, Stromae et Orelsan ? Ils seront tous au Stade de France
samedi soir pour un concert géant : Urban peace. La troisième édition
après un concert en 2002 et un autre en 2008. Le
spectacle sera long et mélangera plusieurs influences. Les rappeurs devraient
se succéder sur scène pendant cinq heures devant 50.000 spectateurs.

En plus des concerts, des
animations correspondant aux autres disciplines du hip-hop : la danse et
le graffe. Douze graffeurs viendront réaliser une fresque tandis que les
spectateurs pourront participer à la création d'une autre œuvre.

Fédérer

Urban peace 3 rassemblera
quelques uns des plus gros vendeurs du moment. La Fouine, Psy4 de la rime, Rohff,
Youssoupha et Maître Gims du groupe Sexion d'Assaut. Son premier album solo Subliminal a enregistré un des plus gros succès de ces derniers mois. Il chantera seul ses
tubes J'me tire , ou encore One shot , avant de se
produire avec son groupe.

Le belge Stromae sera également présent. Il offrira une vitrine
internationale au troisième volet d'Urban Peace. Son album Racine Carrée est en tête des ventes depuis la rentrée.

En choisissant ces rappeurs, les organisateurs ont
cherché à axer la programmation sur des artistes "de scène qui ont tous
déjà fait des Bercy ou des Zenith ", et "fédérer " un rap
francophone aux branches et aux publics multiples. "Le pari d'Urban
Peace c'est de rassembler l'ensemble des chapelles, d'arriver à ce que tout le
monde se retrouve dans un concert ".

Le groupe marseillais
incournable des années 90 IAM sera de la partie. Il a sorti un album en avril dernier,
mais Akhenaton et Shurik'n centreront leur prestation sur l'album mythique L'école
du micro d'argent , sur lequel on trouve les tubes Né sous la même étoile et Petit
Frère.

Sortir des clichés

Monter un spectacle
autour des musiques urbaines "n'est pas difficile mais c'est un gros
risque ", selon Laurent Bouneau, le directeur général des programmes de
Skyrock, qui organise le concert. Le festival coûte "entre 1,5 et 2 millions
d'euros " et la billetterie représente plus de 90% des recettes (moins de
10% proviennent du Crédit Mutuel et du conseil régional d'Ile-de-France).

Le public visé, assez
jeune, ne pouvant souvent pas payer des billets trop onéreux, le tarif a été
fixé à partir de 25 euros. Les artistes ont également fait "un effort "
sur leur cachet. Car ce concert a une importance "symbolique " pour
Laurent Bouneau.

Les artistes sont
conscients de cet enjeu, comme Orelsan. Sur France Info , le rappeur a confié qu'Urban
peace était l'occasion de dépasser certains clichés. "Quasiment tous les
groupes " qui seront au concert, "joueront avec instruments. Jusqu'à maintenant
le cliché c'était un DJ et des rappeurs ".

Sur la même longueur d'ondes que son confrère, Soprano,
du groupe Psy4 de la rime, rajoute : "Souvent, on entend 'je vais pas à Urban
Peace c'est un concert de cailleras' (racailles). On va prouver que non, que ce
sont des jeunes qui veulent s'amuser, qui écoutent du son, qui ne sont pas
armés, islamistes, multirécidivistes ".