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"On suit une histoire esthétique en même temps que l'on suit l'histoire de la musique" : les 60 ans de la Motown fêtés à Arles

Une exposition photos retrace l'histoire de la célèbre maison de disques, de Detroit à la fondation Manuel Rivera Ortiz.

Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
The Supremes, 1960. (GETTY IMAGES)

Des tubes à profusion, c’est ce que l’on retient le plus souvent de l’histoire de la Motown, fondée en 1959 à Detroit, aux États-Unis, par Berry Gordy. Pour les 60 ans de la célèbre maison de disques américaine, une exposition est présentée à Arles, en marge des Rencontres de la photographie, Dancing in the street, à voir à la fondation Manuel Rivera Ortiz jusqu’au 22 septembre. Un coffret Motown Greatest hits, réunit les plus grands succès du label.

Un mur de 100 pochettes d'albums accueille le visiteur. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

Des tubes et des artistes que l’on retrouve dès la première salle de l’exposition. Une centaine de pochettes de disques sont alignées sur un mur de sept mètres de long, une petite partie de l’histoire musicale de cette compagnie qui lança la carrière de Diana Ross, Stevie Wonder, Marvin Gaye ou Michael Jackson.

On a fait une sélection un peu de cœur entre l'importance musicale que les albums ont pu avoir et l'identité graphique qui est présente sur la pochette.

Nicolas Havette, directeur artistique de la fondation Manuel Rivera Ortiz

à franceinfo

"On balaye de 1959 à 1988 un ensemble de créations graphiques. La Motown s'est toujours inspirée de la période dans laquelle elle était en train de passer, explique Nicolas Havette. Il y a une esthétique de la guerre au moment de la guerre du Vietnam, il y a le "Flower power"… À un moment, il y a des choses beaucoup plus dures, quand on arrive début des années 1980. En fait on suit une histoire esthétique en même temps que l'on suit l'histoire de la musique."

La Motown rattrapée par l'Histoire

Histoire esthétique et histoire politique, car la Motown a aussi participé à la lutte pour les droits civiques en éditant par exemple en 1963 sur un de ses nombreux sous-labels, "Gordy Records", l’enregistrement du discours de Martin Luther King à Detroit.

"The great march to freedom", l'enregistrement du discours de Martin Luther King. (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

L’exposition revient sur cette partie de l’histoire de la Motown, photos à l’appui : "On voit Berry Gordy remettre à Martin Luther King, en présence de Lena Horn et de Bill Taylor, qui étaient deux artistes de jazz mais qui étaient très impliqués dans le combat des Afro-Américains pour la conquête des droits civiques, un exemplaire du disque 'The great march to freedom', l'enregistrement du discours de Detroit du 23 juin 1963, décrit Madj, co-commissaire de l’exposition. Ce n'est effectivement pas l'image qui vient en premier quand on pense à la Motown. On pense à des disques plutôt pop mais c'est ça aussi l'intérêt de la Motown. C'est cette faculté à revêtir et à endosser plusieurs costumes."

En fondant la Motown, Berry Gordy avait pour seule ambition de créer et de vendre des tubes. L’histoire l’a rattrapé, les choix de certains artistes aussi. En 1970, Marvin Gaye l’a menacé de quitter la Motown s’il refusait de distribuer la chanson engagée What’s going on. Gordy a plié et le titre est entré dans la légende.

Le reportage franceinfo sur la Motown signé Anne Chépeau

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