Jazz à Vienne 2015 : Pharrell Williams rend "happy" le théâtre antique
A ceux qui ne connaîtraient de Pharrell Williams que l'enivrant "happy", l'hymne à l'optimisme qui a conquis le monde en 2013, il faut tout de suite dire que ce garçon mérite qu'on s'y intéresse davantage. Il n'est pas seulement l'homme de cette merveille groovy au funk élégant. A la croisée de styles pourtant très différents, Williams excelle dans tous. Quand il rappe, c'est avec une grâce qu'on attend peu dans ce style, son R'n'B évite les effets sirupeux du genre, sa pop n'a rien à envier à celle de Michael Jackson, moins élégant que Prince mais plus que Kid Créole, il parvient à une espèce de synthèse de ce qui s'est fait de mieux depuis une bonne trentaine d'années.
Déçu par "Happy"
Le public viennois devra attendre la toute fin de la soirée pour entendre "Happy" dans une version un peu décevante. En passant du studio à la scène, sans le peaufinage et le méticuleux travail technique sur le son et la réverbération, elle a perdu une grande partie de sa magie . Mais peu importe finalement, car le contact de l'artiste avec son public fait oublier cette petite déception. Générosité ? Oui, beaucoup de générosité. Quand il était impossible d'approcher Michael Jackson sans revêtir un scaphandre et quand Prince reste toujours à bonne distance de la foule, concentré sur la méticuleuse horlogerie de son spectacle, Pharrell Williams invite des spectateurs à partager la scène. Alors, certes le spectacle prend souvent une allure improvisée et brouillonne. Mais ce que le métronome y perd, la convivialité le gagne.
Invités à monter sur scène
Sexy et bon enfant
Un panthéon
Il suffit de se pencher un instant sur la carrière de Pharrell Williams pour ne plus s'étonner de ce qu'il a offert ce soir au public viennois. Il a, dans le désordre, collaboré avec des gens aussi différents que Snoop Dog, Justin Timberlake, Sting, Daft Punk, Kanye West, Britney Spears, Shakira, les Hives, Jennifer Lopez, Madonna, Miley Cyrus ou Mika sans oublier l'immense musicien et producteur Nile Rodgers. Pharrell Williams est bien aujourd'hui l'un des plus grands. Compositeur, musicien, interprète, producteur, il s'inscrit sans aucun doute dans la lignée des Prince, Michael Jackson ou Stevie Wonder. Mais sa proximité avec le public fait de lui un artiste du nouveau millénaire. Loin de la star intouchable et fantasmée, il chante en blue jeans et avec une casquette de marin sur la tête. Un génie qui afficherait l'allure modeste d'un gentil rappeur en chemise hawaïenne !
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