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"Songhoy Blues", l'irrépressible quatuor du désert malien
La scène du festival Convivencia a été enflammée par le groupe "Songhoy Blues", venu du nord du Mali. Avec leurs percussions et leurs guitares électriques, les quatre amis donnent un puissant envol à la musique traditionnelle mandingue et touareg. La naissance et le succès de ce quatuor défient triomphalement la censure musicale imposée en 2012 dans leur région natale par les djihadistes.
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Reportage : M. Laban / O. Denoun / S. Planchou
"Songhoy Blues", c’est avant tout du blues mandingue euphorisé par des accents rock et pop, un rythme vibrant et une énergie éclatante. Le groupe qui puise ses sources dans la culture métissée du peuple Songhaï, comme le dit son nom "Songhoy Blues", rajeunit la musique de ses ancêtres en la dynamisant. Sa musique elle-même se veut métissée pour jouer un rôle fédérateur et mettre à mal toute fracture religieuse ou ethnique.
Paradoxalement, "Songhoy Blues" n’aurait sûrement jamais vu le jour sans l’interdiction de jouer de la musique imposée par des djihadistes dans le nord du pays en 2012. Fuyant la folie de la barbarie, Oumar Touré, Garba Touré, Aliou Touré et Nathaniel Dembélé se réfugient à Bamako où ils se retrouvent à l’occasion d’un spectacle pour un mariage. Ils attrapent alors au vol cette opportunité de former un groupe, déterminés à vivre leur passion et à exprimer leur farouche résistance aux interdits liberticides. Leur parcours, comme celui d’autres musiciens maliens, est retracé dans le documentaire They will have to kill us first : Malian Music in Exile (en français : Ils devront nous tuer d’abord : la musique malienne en exile), qui a été récompensé par le prix du meilleur documentaire du festival international de Chicago de musique et de cinéma.
Paradoxalement, "Songhoy Blues" n’aurait sûrement jamais vu le jour sans l’interdiction de jouer de la musique imposée par des djihadistes dans le nord du pays en 2012. Fuyant la folie de la barbarie, Oumar Touré, Garba Touré, Aliou Touré et Nathaniel Dembélé se réfugient à Bamako où ils se retrouvent à l’occasion d’un spectacle pour un mariage. Ils attrapent alors au vol cette opportunité de former un groupe, déterminés à vivre leur passion et à exprimer leur farouche résistance aux interdits liberticides. Leur parcours, comme celui d’autres musiciens maliens, est retracé dans le documentaire They will have to kill us first : Malian Music in Exile (en français : Ils devront nous tuer d’abord : la musique malienne en exile), qui a été récompensé par le prix du meilleur documentaire du festival international de Chicago de musique et de cinéma.
L’origine de "Songhoy Blues" permet de mieux saisir la fougue et vivacité qui se dégage de ses morceaux, véritables hymnes à la vie et à la liberté.
Repérés par Marc-Antoine Moreau et Damon Albarn en 2013, le groupe enregistre grâce à leur aide son premier titre "Soubour", qui les fait instantanément connaître dans le monde entier. Leur succès est tel qu’ils partent en concert en Europe et en Asie avant même la sortie de leur premier album, intitulé "Music in Exile" et produit par Nick Zinner.
C’est au festival Convivencia qu'une équipe de France 3 Midi-Pyrénées les a retrouvés, en pleine tournée estivale à travers l’Europe. Dimanche prochain, aux Eurockéennes de Belfort, ils partageront avec leur public la joyeuse et dansante évasion que la musique leur a offerte.
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