Steve Jordan succède à Charlie Watts à la batterie sur le nouvel album des Rolling Stones : "Il s'est fondu dans le style au millimètre près"
Les fans des Rolling Stones attendaient des nouveaux morceaux depuis 18 ans. Leur 24e album est sorti dans la nuit du jeudi 19 au vendredi 20 octobre. Il s'appelle Hackney Diamonds et on y trouve les dernières participations du batteur Charlie Watts, mort en 2021. Mais aussi, sur la plupart des titres, celui qui l'a remplacé : Steve Jordan.
Charlie Watts est bien là sur deux morceaux de l'album mais sur les premiers singles sortis, Angry et Sweet Sounds of Heaven, la batterie est confiée à un autre artiste. Dix des douze titres se passent avec le successeur que Charlie Watts s'était lui-même choisi, ce qui a bien arrangé Keith Richards et ses copains : "Grâce à Charlie Watts, nous avons Steve Jordan, qui était son choix en cas de problème, et oui, cela aurait été bien plus dur sans sa bénédiction".
Steve Jordan, 66 ans, n'est pas un inconnu du groupe. "La rencontre avec les Stones est un peu due au hasard et à la mauvaise habitude qu'avaient les Stones, au milieu des années 1980, d'être défoncés 24 heures sur 24, explique Belkacem Bahlouli, rédacteur en chef du magazine Rolling Stone. Charlie Watts était vraiment très, très addict. Il n'était plus en état de jouer. C'est là où Jagger et Richards ont décidé de recruter Steve Jordan à la batterie pour le remplacer." C'était en 1986, sur l'album Dirty Work. "C'est Charlie Watts qui est crédité sur l'album 'Dirty Work', mais c'est déjà Steve Jordan qui s'est fondu dans le style, au millimètre près, de Charlie Watts."
Jordan tourne alors déjà avec pas mal de stars. Il a commencé derrière Stevie Wonder, il s'est retrouvé dans l'aventure Blues Brothers. Il ne vient pas du sérail des Stones, et c'est ce qui plaît, selon le rédacteur en chef du magazine Rolling Stone : "À la base, ce n'est pas juste un batteur de rock. Il jouait du jazz, des percussions classiques, etc. Il a apporté justement une autre approche du rock'n'roll en ajoutant des petits éléments un peu plus funky qu'affectionnait surtout Keith Richards". C'est lui d'ailleurs qui l'engage au tournant des années 1980-1990. "Keith Richards l'a recruté pour son premier et son deuxième albums solo. Et mieux, je crois que Mick Jagger l'avait invité à composer un titre des Stones sur un album", souligne Belkacem Bahlouli. C'était le morceau Almost Hear You Sigh. Lorsque Charlie Watts tombe malade, Steve Jordan est logiquement rappelé pour la tournée, puis pour l'album.
"Et à ce moment-là, il s'est révélé que Steve Jordan était vraiment l'homme de la situation parce qu'il avait tout compris au groupe des Stones. À l'écoute de l'album, on voit que l'ensemble marche, et à la perfection", estime le rédacteur en chef du magazine Rolling Stone.
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