Un an après les attentats, un retour discret des Eagles of Death Metal
Un an après cette soirée tragique qui a fait 90 morts dans la salle parisienne (130 au total en Île-de-France), le groupe de rock américain sera présent dimanche à Paris, a priori assez discrètement, pour les commémorations du premier anniversaire à l'invitation des associations de victimes, selon des sources concordantes.
Au même titre que le duo autrichien White Miles, qui avait assuré la première partie de leur concert. Le Bataclan, lui, rouvre ses portes au public samedi soir pour le premier concert depuis l'attentat, avec la star anglaise Sting à l'affiche, à guichets fermés. S'y produiront ensuite Pete Doherty (16 et 17 novembre) puis Youssou N'dour, Marianne Faithfull, Yael Naim ou les Flaming Lips.
Au Bataclan, on ne digère pas les propos de Jesse Hugues
Pour l'heure, une grosse vingtaine d'artistes sont d'ores et déjà programmés d'ici au printemps prochain. Mais pas les Eagles of Death Metal qui, deux semaines après l'attentat, avaient pourtant émis le souhait d'être les premiers à jouer à nouveau au Bataclan. "Ils ne nous ont jamais directement contactés, mais ma réponse aurait été non", assure à l'AFP Jules Frutos, codirecteur de la salle parisienne.Masquant à peine son agacement à l'évocation du groupe californien, le programmateur du Bataclan fustige "un groupe qui a commercialement profité de la situation de façon outrageuse". Cette accusation est difficile à vérifier mais Jules Frutos ne digère pas, en particulier, certaines déclarations polémiques de Jesse Hughes, notamment sur le déroulement du drame : "Il s'est permis des déclarations tous les deux mois incroyablement fausses. Un délire total, accusant la sécurité d'avoir été complice des terroristes... Enough. Zéro. Point".
Des propos décriés sur les vigiles et les musulmans
Début mars, encore très marqué par les événements, le chanteur et guitariste aux lunettes à verres rouges, connu pour ses positions pro-armes à feu, avait estimé que l'attaque avait été préparée de l'intérieur de la salle de concert et exprimé des soupçons à l'encontre des vigiles.Plus tard au printemps, Jesse Hughes avait accordé une interview à Taki's Magazine, une publication américaine aux prises de positions extrémistes. Il affirmait avoir "vu des musulmans faire la fête dans la rue pendant l'attaque, en temps réel", ajoutant: "je me souviens d'eux en train de fixer mon pote. J'ai juste mis ça sur le compte de la jalousie des arabes" à l'égard des Américains.
Face aux réactions indignées, le cofondateur de EODM (avec son camarade Josh Homme, absent lors du concert au Bataclan) avait présenté ses excuses. Insuffisant toutefois pour empêcher les organisateurs des festivals français Rock en Seine et Cabaret Vert d'annuler leur venue cet été.
Devenu célèbre malgré lui, le groupe a déjà rejoué en France depuis le Bataclan. Il était réapparu sur scène à Paris à la fin d'un concert de U2 à Bercy, début décembre 2015. En février, il était revenu à l'Olympia "terminer" le concert du 13 novembre devant de nombreux rescapés. Un show sous haute sécurité et chargé d'émotions.
Un documentaire sur l'après-Bataclan du groupe
Un documentaire réalisé par Colin Hanks, fils de l'acteur Tom Hanks, va d'ailleurs retracer ces mois qui ont suivi l'attentat. Le film, "Eagles of Death Metal : nos amis", se focalise sur "les liens profonds des membres du groupe, entre eux et avec leurs fans, ce qui les a amenés à retourner à Paris pour y jouer une fois encore", argumente la chaîne américaine HBO qui le diffusera en février prochain.Le groupe a achevé le 11 septembre à Lisbonne une tournée mondiale relancée début 2016. Il planche aussi sur un nouvel album qui devrait sortir en 2017.
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