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Tobias Forge, leader du groupe métal Ghost qui fait fureur, tombe le masque

Ghost est en concert le 7 février au Zénith de Paris et affiche complet. Longtemps force occulte du hard rock, le groupe créé il y a près de dix ans n'avance plus vraiment masqué depuis la révélation de l'identité de son démiurge Tobias Forge. Et le chanteur perd en mystère ce qu'il gagne en ambition, bien décidé à ce que son groupe "devienne le plus énorme possible".
Article rédigé par franceinfo - franceinfo Culture (avec AFP)
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Tobias Forge en Cardinal Copia, en concert avec Ghost aux Etats-Unis en mai 2018.
 (Owen Sweeney/AP/SIPA)

Quand un groupe de métal commence à toucher un public qui dépasse sa communauté, on tient généralement un phénomène. Ghost, qui sera au Zénith de Paris le 7 février et au Stade de France en ouverture de Metallica le 12 mai, en est assurément un, qui ne cesse de prendre de l'ampleur depuis sa création en 2008.

Le chanteur en pape sataniste

Formé à Linköping en Suède, il se fait rapidement un nom avec le doom metal qui caractérise sa musique, mais aussi avec son imagerie empruntant aux liturgies catholiques et au cinéma horrifique. Et pour rendre la chose plus intrigante : le chanteur, grimé en "pape sataniste", est accompagné par des musiciens masqués, appelés les "goules sans nom".
En dix ans et quatre albums, le groupe, horripilant pour certains conservateurs qui le taxent d'opportunisme, rafraîchissant pour d'autres comme James Hetfield le leader de Metallica qui l'a adoubé, s'est taillé une solide réputation scénique avec des shows toujours plus grandiloquents. "Il y a toujours eu une ligne directrice. Je sais tout ce que je veux accomplir et j'ai planifié tout un tas de choses pour y parvenir", a affirmé Tobias Forge à l'AFP, le 3 février à Lyon, où il lançait la tournée européenne du groupe. Tournée qui passera aussi par la Belgique, l'Allemagne et la Scandinavie.

Un procès en interne inattendu

Il n'avait cependant pas prévu l'implosion qui a secoué Ghost en 2017, lorsque ses quatre musiciens, de surcroit ses amis, lui ont intenté un procès pour ne pas avoir équitablement réparti les revenus du groupe. Si Tobias Forge a gagné en première instance, la justice suédoise estimant qu'il était l'unique cerveau de Ghost, l'affaire a eu pour conséquence de révéler au grand jour l'identité du chanteur qui a incarné sur scène trois différents souverains, Papa Emeritus I, II et III.

"La situation ne me pose pas de problème, même si j'ai apprécié rester dans l'ombre quand Ghost rencontrait le succès. Une fois démasqué, je me suis retrouvé à la croisée des chemins. Soit je choisissais de rester caché et on perdait beaucoup d'opportunités, soit je me montrais, défendais le projet et Ghost pouvait prendre plus d'ampleur", argumente l'artiste de 37 ans.

Charme énigmatique 

Affable, l'homme aux cheveux noirs plaqués en arrière et aux yeux perçants, joue d'un charme énigmatique au moment d'évoquer son enfance, baignée dès ses quatre ans dans le hard rock sous l'influence de son grand frère. Avec déjà un penchant pour les artistes métamorphes Kiss, Mötley Crüe, Twisted Sister. "J'ai été immédiatement attiré par ce rock extraverti, choquant, exagéré.
Sans compter que le diable et l'occulte étaient également très présents dans mon esprit", dit-il en marquant une pause. "En Suède, la religion dominante est le protestantisme, dont l'esthétique est pauvre. Mais là où j'ai grandi, il y avait une église catholique datant du Moyen-âge qui me fascinait. Cela a eu une grande influence sur moi, même si on n'est pas religieux dans ma famille."

"Préquelle", le denier album sorti en juin 2018

Comme à chaque tournée, Tobias Forge, désormais accompagné sur scène par sept nouveaux musiciens, s'est créé un nouveau personnage, le Cardinal Copia. "Avec un peu de chance, il deviendra Pape", sourit l'artiste qui a injecté une bonne dose de pop dans son encensoir métallique sur l'album "Préquelle", histoire d'attirer de nouveaux fidèles.
"Prequelle", le dernier album de Ghost.
 (Caroline Records)
"Cet opus marque une rupture par rapport aux précédents, c'est vrai, mais tous mes groupes préférés ont à un moment fait un album qui sonnait différemment. C'est comme ça qu'on progresse", plaide le musicien qui a lui-même coordonné les réglages lumières du show lyonnais jusqu'à 4H00 du matin, la veille. "Mon investissement est total. Mais je dois apprendre à être souple, je dois accepter que les choses ne se fassent pas toujours comme je l'ai planifié. Or, quoi qu'on fasse, ce sera pour moi une version réduite de ce que j'ai en tête. C'est un vrai problème", grimace-t-il. 

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