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The Brian Jonestown Massacre de retour en majesté
Après des années à se chercher, le leader du groupe de rock-pysché américain déjanté Anton Newcombe semble avoir enfin trouvé l'équilibre avec le bien nommé "Revelation", album de la renaissance qui recèle nombre de pépites. Coup de cœur du meilleur come-back du mois, le Brian Jonestown Massacre est à voir en tournée dans toute la France jusque début juin et en Replay sur Culturebox jusqu'au 2 dec
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Temps de lecture : 4min
Le retour gagnant d'un survivant
Le Brian Jonestown Massacre, vous en avez sans doute entendu parler grâce au documentaire réjouissant "Dig!" (trailer ci-dessous) sorti en 2004 dont ils étaient les héros intransigeants et drogués aux côtés de leurs rivaux Dandy Warhols.
Mais ces dix dernières années ont été en dents de scie pour Anton Newcombe, 46 ans, leader imprévisible de ce groupe à géométrie variable qui a épuisé une quarantaine de musiciens en 20 ans.
Il y a encore peu, on ne donnait pas cher de la peau de ce multi-instrumentiste surdoué (il joue de plusieurs dizaines d'instruments) cramé, constamment en équilibre au bord du gouffre. Mais ce survivant a la peau dure. Après plusieurs disques brouillons et expérimentaux qu'on n'a parfois, avouons-le, même pas pris la peine d'écouter en entier, le voilà de retour avec l'album le plus abouti de sa carrière. Un album conçu dans le studio de Newcombe à Berlin
Quatorzième album de sa riche discographie, "Revelation" a été entièrement enregistré et produit dans le nouveau studio personnel d'Anton Newcombe à Berlin, où il vit désormais avec femme et (jeune) enfant. Assagi (terminé les drogues, l'alcool et les excès en tout genres), et plus épanoui que jamais, Newcombe n'en a pas perdu la flamme pour autant.
Moins sixties-garage sautillant qu'aux débuts du groupe au milieu des années 90, moins expérimental et casse-cou que sur les derniers opus, "Revelation" est même franchement pop, tout en fleurant toujours bon le Velvet Underground et le Rolling Stones millésimé pychédélique. Ce disque contient surtout une enthousiasmante brassée de brûlots à danser, à pogoter et à siffler dans le vent, hissées directement au top du classement des meilleures chansons écrites par Newcombe.
"Revelation", un presque sans-faute
A écouter en priorité, deux titres placés au cœur du disque : le très entêtant "Memory Camp" aux accents Primal Scream doté d'un riff à grimper aux rideaux et l'orgasmique blues psychédélique "Days, Weeks and Moths" et son délicieux spleen textuel "I've got no time to worry, I've got no time to cry, You see I do have this child oooo".
Ensuite, le rock d'ouverture, "Vad Hände Med Dem" chanté en suédois par Joachim Alhun (de Big Byrds), et le très stonien "Goodbye (Butterfly) ponctué de "ooooo-oooo" bien sentis qui referme l'album.
A l'usage, la jonction se fait naturellement avec le blues sixties tournoyant "Unknown" et le tout aussi sixties et limpide "Food For Clouds" dont la pureté vocale se rapproche de celle d'un Robert Smith (The Cure). Même l'instrumental "Duck and cover" et le technoïde "Memorymix" trouvent vite naturellement leur place. Seuls quelques délires en fin d'album, notamment le moyen-âgeux "Second Sighting", ont un peu de mal à échapper au bouton "next".
Ecoutez l'album "Revelation"
Sur scène, un mur du son de guitares
La bonne nouvelle c'est que le Brian Jonestown Massacre, particulièrement à l'aise sur scène, effectue actuellement une tournée en France. Au Bataclan mercredi soir (21 mai), le groupe se montait à sept musiciens, avec jusqu'à cinq guitares au même moment ! Avec en bonus visuel l'hilarant joker à la Bez (des Happy Mondays), Joel Gion (déjà présent dans "Dig!"), grand gaillard à méga-rouflaquettes et lunettes noires de Blues Brothers qui fait l'andouille au premier plan avec ses maracas et son tambourin.
Au menu, une poignée de titres du nouvel album, les meilleurs, et un rafraichissement de mémoire pioché dans la crème du répertoire de la formation ("That girl suicide", "Servo"...). Il avait plu tout le jour mercredi sur Paname mais nous sommes rentrés le cœur joyeux, en sifflant à tue-tête sous le déluge.
Le Brian Jonestown Massacre en tournée :
22 mai à Rouen
23 mai à Caen
24 mai à Brest
27 mai à La Rochelle
29 mai à Nîmes (festival This is Not a Love Song)
30 mai à Besançon
31 mai à Lyon (festival Nuits Sonores) à voir en replay sur Culturebox
04 juin à Aucard du Tours
05 juin à Strasbourg
23 juin à Zurich
24 juin à Bruxelles
"Revelation" (A Recordings Ltd / Differ-Ant) est sorti le 19 mai 2014
Le Brian Jonestown Massacre, vous en avez sans doute entendu parler grâce au documentaire réjouissant "Dig!" (trailer ci-dessous) sorti en 2004 dont ils étaient les héros intransigeants et drogués aux côtés de leurs rivaux Dandy Warhols.
Mais ces dix dernières années ont été en dents de scie pour Anton Newcombe, 46 ans, leader imprévisible de ce groupe à géométrie variable qui a épuisé une quarantaine de musiciens en 20 ans.
Il y a encore peu, on ne donnait pas cher de la peau de ce multi-instrumentiste surdoué (il joue de plusieurs dizaines d'instruments) cramé, constamment en équilibre au bord du gouffre. Mais ce survivant a la peau dure. Après plusieurs disques brouillons et expérimentaux qu'on n'a parfois, avouons-le, même pas pris la peine d'écouter en entier, le voilà de retour avec l'album le plus abouti de sa carrière. Un album conçu dans le studio de Newcombe à Berlin
Quatorzième album de sa riche discographie, "Revelation" a été entièrement enregistré et produit dans le nouveau studio personnel d'Anton Newcombe à Berlin, où il vit désormais avec femme et (jeune) enfant. Assagi (terminé les drogues, l'alcool et les excès en tout genres), et plus épanoui que jamais, Newcombe n'en a pas perdu la flamme pour autant.
Moins sixties-garage sautillant qu'aux débuts du groupe au milieu des années 90, moins expérimental et casse-cou que sur les derniers opus, "Revelation" est même franchement pop, tout en fleurant toujours bon le Velvet Underground et le Rolling Stones millésimé pychédélique. Ce disque contient surtout une enthousiasmante brassée de brûlots à danser, à pogoter et à siffler dans le vent, hissées directement au top du classement des meilleures chansons écrites par Newcombe.
"Revelation", un presque sans-faute
A écouter en priorité, deux titres placés au cœur du disque : le très entêtant "Memory Camp" aux accents Primal Scream doté d'un riff à grimper aux rideaux et l'orgasmique blues psychédélique "Days, Weeks and Moths" et son délicieux spleen textuel "I've got no time to worry, I've got no time to cry, You see I do have this child oooo".
Ensuite, le rock d'ouverture, "Vad Hände Med Dem" chanté en suédois par Joachim Alhun (de Big Byrds), et le très stonien "Goodbye (Butterfly) ponctué de "ooooo-oooo" bien sentis qui referme l'album.
A l'usage, la jonction se fait naturellement avec le blues sixties tournoyant "Unknown" et le tout aussi sixties et limpide "Food For Clouds" dont la pureté vocale se rapproche de celle d'un Robert Smith (The Cure). Même l'instrumental "Duck and cover" et le technoïde "Memorymix" trouvent vite naturellement leur place. Seuls quelques délires en fin d'album, notamment le moyen-âgeux "Second Sighting", ont un peu de mal à échapper au bouton "next".
Ecoutez l'album "Revelation"
Sur scène, un mur du son de guitares
La bonne nouvelle c'est que le Brian Jonestown Massacre, particulièrement à l'aise sur scène, effectue actuellement une tournée en France. Au Bataclan mercredi soir (21 mai), le groupe se montait à sept musiciens, avec jusqu'à cinq guitares au même moment ! Avec en bonus visuel l'hilarant joker à la Bez (des Happy Mondays), Joel Gion (déjà présent dans "Dig!"), grand gaillard à méga-rouflaquettes et lunettes noires de Blues Brothers qui fait l'andouille au premier plan avec ses maracas et son tambourin.
Au menu, une poignée de titres du nouvel album, les meilleurs, et un rafraichissement de mémoire pioché dans la crème du répertoire de la formation ("That girl suicide", "Servo"...). Il avait plu tout le jour mercredi sur Paname mais nous sommes rentrés le cœur joyeux, en sifflant à tue-tête sous le déluge.
Le Brian Jonestown Massacre en tournée :
22 mai à Rouen
23 mai à Caen
24 mai à Brest
27 mai à La Rochelle
29 mai à Nîmes (festival This is Not a Love Song)
30 mai à Besançon
31 mai à Lyon (festival Nuits Sonores) à voir en replay sur Culturebox
04 juin à Aucard du Tours
05 juin à Strasbourg
23 juin à Zurich
24 juin à Bruxelles
"Revelation" (A Recordings Ltd / Differ-Ant) est sorti le 19 mai 2014
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