Cet article date de plus d'onze ans.
Nic Offer de !!! (chk chk chk) : « Thr!!!er » est notre album le plus punk
Nic Offer est le chanteur en shorts, fondateur et éminence grise de !!! (chk chk chk), le premier groupe de punk-funk a avoir vu le jour aux Etats-Unis, avant même LCD Soundsystem. Meneur aujourd’hui de cette incroyable machine à danser, il a été punk dans une autre vie. Nous l’avons rencontré à Rock en Seine, où il se produisait vendredi soir.
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Peu de personnes savent que tu fus punk. Et que tu chantais dans un groupe de hardcore…
Nic Offer : c’est amusant parce que les Français me posent souvent cette question. Les Français ont une conception différente de ce qu’est le punk. Je ne comprends pas exactement ce que cela signifie pour vous. Le punk c’est énorme, et c’est important car ça a été l’essence absolue du rock. Mais pour moi, le punk c’est un truc de jeunes, c’est difficile d’être punk en vieillissant parce que c’est immature par nature.
Pour toi le punk c’est plus une question d’attitude ?
Nic Offer : oui, mais surtout je crois qu’en Amérique aujourd’hui le punk a des règles, c’est normé. C’est un genre qui a maintenant 40 ans, c’est très vieux et il me semble que je ne peux décemment pas être un punk à mon âge sans me sentir décalé. Je reconnais qu’une partie de ce que nous faisons sur scène est très punk, l’attitude est très hardcore malgré tout dans le sens qu’elle est libre.
Tu as eu l’idée de mélanger le punk au funk et au disco bien avant tout le monde, même avant le label DFA de James Murphy et son groupe LCD Soundsystem.
Nic Offer : oui mais ce n’était pas une idée préméditée. On ne s’est pas mis autour d’une table pour élaborer un style nouveau. L’idée c’était juste de faire du funk depuis mon point de vue, de faire quelque chose qui nous représentait, d’être nous mêmes.
Tu as déclaré récemment, lors de la sortie du dernier album (en avril), « je ne pense pas que le monde ait besoin d’un nouvel album de disco-punk ». Tu as donc trompé le punk pour te marier avec le disco pour « Thr!!!er » ?
Nic Offer : non, je crois même que nous nous sommes mariés avec la spontaneité sur ce disque plus encore qu’auparavant. Ce qui est donc plus punk dans l’attitude. Le côté disco et clubbing ce sont des choses que nous n’arrivions pas à jouer auparavant. En fait, « Thr !!!er » c’est l’album que nous avons toujours cherché à faire. Si tu prends la chanson « Slide », assez disco, on l’a fait délibérément de façon punk, en oubliant toutes les règles, comme les Ramones l’auraient fait.
Vous avez baptisé l’album « Thr!!!er », c’est assez difficile à endosser comme hommage…
Nic Offer : c’était une blague. On s’est dit que c’était marrant. Dans les magazines de hip-hop je me souviens qu’il y avait une rubrique sur qui avait utilisé les rimes le premier. Il y avait le rappeur auteur de la rime originale d’un côté et la rime répliquée de l’autre. Les bons rappeurs sautaient aux yeux : c’était ceux qui n’avaient pas juste repris la phrase mais qui lui avaient ajouté quelque chose, qui avaient joué avec. Et c’est ce que nous avons fait avec ce titre, non ? C’est punk une fois de plus ! (rire).
Tu as voyagé en Afrique récemment. C’était comment ?
Nic Offer : J’ai été du Sénégal en Gambie, Sierra Leone et Guinée. Un voyage en solitaire d’un mois. C’était incroyable (il écarquille les yeux de bonheur et sourit en même temps). Il me faudrait une interview en entier pour en parler.
Ca t’a inspiré, ça t’a donné des idées pour le futur de Chk Chk Chk ?
Nic Offer : bien sur, en plus j’avais un transistor avec moi et j’écoutais sans arrêt ce qui se faisait là où j’étais. Le truc le plus hot du moment c’est un style musical venu de Ghana qui s’appelle « azonto ». Le premier club où j’ai entendu ça, j’étais fou, c’est un style dément ! J’ai fait un mix sur internet (Nic Offer OK Africa, à écouter ci-dessous). J’ai fini par enregistrer avec un groupe en studio en Sierra Leone. Je rencontre un mec et incroyable coincidence, il avait un copain qui avait un studio. Il m’a demandé si je voulais le voir, j’ai dit oui bien sûr. C’était minuscule, il travaillait justement sur un morceau, il y avait ce mec appelé Daddy Rhymes il chantait avec eux et j’ai chanté aussi. On a mis ça en boite aussitôt. C’est le dernier morceau, à la fin de mon mix. C’était plutôt du Saloné, le style de Sierra Leone.
Voici le mixe que Nic Offer a ramené de son périple en Afrique : Qu’allez-vous jouer ce soir ?
Essentiellement « Thr !!!er » avec quelques hits anciens. On joue mieux quand on ne sait pas d’avance la playlist, c’est une manière de garder l’excitation de jouer.
Et tu en seras en short bien sûr ?
Oui, comme maintenant (short court bleu, un peu large)
As-tu un nom pour la danse dont tu es coutumier sur scène et que j’appelle l’avion ?
Nic : non mais je sais que beaucoup de gens l’appellent « le pingouin » (rires).
Ce n’est pas la premiere fois que tu joues à Paris. Tu aimes la ville ?
Nic Offer : on adore Paris, comme beaucoup d’Américains. C’est la première ville d’Europe où je suis venu. J’en suis tombé amoureux.
Quel est ton endroit préféré à Paris ?
Nic : j’aime aller chez mes vieux amis. Nous les avons rencontrés bien avant d’être connus et c’est toujours un bonheur de les retrouver. Je me sens comme à la maison ici.
Qu’est ce que tu vas faire ce soir après le show ?
Nic Offer : je ne sais pas parce que le site de Rock en Seine n’est pas dans Paris. Et nous nous envolons demain pour Los Angeles où nous jouons dans un autre festival. Nous devons nous lever tôt. Déjà, là j’aurais bien besoin d’une petite sieste... (même épuisé, Nic Offer est craquant et plein d'énergie).
Ton meilleur souvenir de cette tournée ?
Nic Offer : c’était à San Sebastian (Espagne). Nous avons joué sur la plage, la scène était sur le sable, devant une foule énorme, genre 10.000 personnes. Au dernier morceau j’ai dit au micro « à la fin de cette chanson je vais me baigner ». Et je l’ai fait. Je suis descendu de scène, j’ai couru, j’ai slalomé entre les gens et je me suis jeté à l’eau, c’était vraiment magnifique. Je me suis dit que j’avais de la chance.
!!! (chk chk chk) est en concert vendredi soir à Rock en Seine (23h20, Scène Pression Live)
Nic Offer : c’est amusant parce que les Français me posent souvent cette question. Les Français ont une conception différente de ce qu’est le punk. Je ne comprends pas exactement ce que cela signifie pour vous. Le punk c’est énorme, et c’est important car ça a été l’essence absolue du rock. Mais pour moi, le punk c’est un truc de jeunes, c’est difficile d’être punk en vieillissant parce que c’est immature par nature.
Pour toi le punk c’est plus une question d’attitude ?
Nic Offer : oui, mais surtout je crois qu’en Amérique aujourd’hui le punk a des règles, c’est normé. C’est un genre qui a maintenant 40 ans, c’est très vieux et il me semble que je ne peux décemment pas être un punk à mon âge sans me sentir décalé. Je reconnais qu’une partie de ce que nous faisons sur scène est très punk, l’attitude est très hardcore malgré tout dans le sens qu’elle est libre.
Tu as eu l’idée de mélanger le punk au funk et au disco bien avant tout le monde, même avant le label DFA de James Murphy et son groupe LCD Soundsystem.
Nic Offer : oui mais ce n’était pas une idée préméditée. On ne s’est pas mis autour d’une table pour élaborer un style nouveau. L’idée c’était juste de faire du funk depuis mon point de vue, de faire quelque chose qui nous représentait, d’être nous mêmes.
Tu as déclaré récemment, lors de la sortie du dernier album (en avril), « je ne pense pas que le monde ait besoin d’un nouvel album de disco-punk ». Tu as donc trompé le punk pour te marier avec le disco pour « Thr!!!er » ?
Nic Offer : non, je crois même que nous nous sommes mariés avec la spontaneité sur ce disque plus encore qu’auparavant. Ce qui est donc plus punk dans l’attitude. Le côté disco et clubbing ce sont des choses que nous n’arrivions pas à jouer auparavant. En fait, « Thr !!!er » c’est l’album que nous avons toujours cherché à faire. Si tu prends la chanson « Slide », assez disco, on l’a fait délibérément de façon punk, en oubliant toutes les règles, comme les Ramones l’auraient fait.
Vous avez baptisé l’album « Thr!!!er », c’est assez difficile à endosser comme hommage…
Nic Offer : c’était une blague. On s’est dit que c’était marrant. Dans les magazines de hip-hop je me souviens qu’il y avait une rubrique sur qui avait utilisé les rimes le premier. Il y avait le rappeur auteur de la rime originale d’un côté et la rime répliquée de l’autre. Les bons rappeurs sautaient aux yeux : c’était ceux qui n’avaient pas juste repris la phrase mais qui lui avaient ajouté quelque chose, qui avaient joué avec. Et c’est ce que nous avons fait avec ce titre, non ? C’est punk une fois de plus ! (rire).
Tu as voyagé en Afrique récemment. C’était comment ?
Nic Offer : J’ai été du Sénégal en Gambie, Sierra Leone et Guinée. Un voyage en solitaire d’un mois. C’était incroyable (il écarquille les yeux de bonheur et sourit en même temps). Il me faudrait une interview en entier pour en parler.
Ca t’a inspiré, ça t’a donné des idées pour le futur de Chk Chk Chk ?
Nic Offer : bien sur, en plus j’avais un transistor avec moi et j’écoutais sans arrêt ce qui se faisait là où j’étais. Le truc le plus hot du moment c’est un style musical venu de Ghana qui s’appelle « azonto ». Le premier club où j’ai entendu ça, j’étais fou, c’est un style dément ! J’ai fait un mix sur internet (Nic Offer OK Africa, à écouter ci-dessous). J’ai fini par enregistrer avec un groupe en studio en Sierra Leone. Je rencontre un mec et incroyable coincidence, il avait un copain qui avait un studio. Il m’a demandé si je voulais le voir, j’ai dit oui bien sûr. C’était minuscule, il travaillait justement sur un morceau, il y avait ce mec appelé Daddy Rhymes il chantait avec eux et j’ai chanté aussi. On a mis ça en boite aussitôt. C’est le dernier morceau, à la fin de mon mix. C’était plutôt du Saloné, le style de Sierra Leone.
Voici le mixe que Nic Offer a ramené de son périple en Afrique : Qu’allez-vous jouer ce soir ?
Essentiellement « Thr !!!er » avec quelques hits anciens. On joue mieux quand on ne sait pas d’avance la playlist, c’est une manière de garder l’excitation de jouer.
Et tu en seras en short bien sûr ?
Oui, comme maintenant (short court bleu, un peu large)
As-tu un nom pour la danse dont tu es coutumier sur scène et que j’appelle l’avion ?
Nic : non mais je sais que beaucoup de gens l’appellent « le pingouin » (rires).
Ce n’est pas la premiere fois que tu joues à Paris. Tu aimes la ville ?
Nic Offer : on adore Paris, comme beaucoup d’Américains. C’est la première ville d’Europe où je suis venu. J’en suis tombé amoureux.
Quel est ton endroit préféré à Paris ?
Nic : j’aime aller chez mes vieux amis. Nous les avons rencontrés bien avant d’être connus et c’est toujours un bonheur de les retrouver. Je me sens comme à la maison ici.
Qu’est ce que tu vas faire ce soir après le show ?
Nic Offer : je ne sais pas parce que le site de Rock en Seine n’est pas dans Paris. Et nous nous envolons demain pour Los Angeles où nous jouons dans un autre festival. Nous devons nous lever tôt. Déjà, là j’aurais bien besoin d’une petite sieste... (même épuisé, Nic Offer est craquant et plein d'énergie).
Ton meilleur souvenir de cette tournée ?
Nic Offer : c’était à San Sebastian (Espagne). Nous avons joué sur la plage, la scène était sur le sable, devant une foule énorme, genre 10.000 personnes. Au dernier morceau j’ai dit au micro « à la fin de cette chanson je vais me baigner ». Et je l’ai fait. Je suis descendu de scène, j’ai couru, j’ai slalomé entre les gens et je me suis jeté à l’eau, c’était vraiment magnifique. Je me suis dit que j’avais de la chance.
!!! (chk chk chk) est en concert vendredi soir à Rock en Seine (23h20, Scène Pression Live)
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