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Les Insus en concert à Lyon : le grand bonheur des retrouvailles

C’était le 3e concert surprise de la reformation des ex-Téléphone sans Corinne. Après Paris et Lille, c’est au Transbordeur de Villeurbanne (Lyon) que 1800 privilégiés ont pu assister à un concert magique dans son intensité, son énergie et sa générosité. On y était, on vous raconte. Patience pour les autres : le groupe a de nouveau promis une tournée...
Article rédigé par Olivier Flandin
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
  (Photo Twitter de @lhostis6 )

De nombreux fans sont arrivés dès 18h, à l'ouverture des portes, et un coup d'oeil  aux plaques d’immatriculations a donné une petite idée de la portée de l’événement. Certains sont venus de Toulouse, de Marseille, de Strasbourg, d’autres expliquent sur twitter avoir fait 900 km... Alors forcément il y a eu comme un énorme frisson dans la salle quand le premier riff de “Crache ton venin” a retenti des coulisses avant de découvrir les grands sourires des trois compères, qu’ils garderont aux lèvres  tout au long des deux heures de concert. Sourires aussi dans le public et petites larmes d’émotion, “ça faisait si longtemps qu’on les attendait...”.


Les premiers titres s’enchaînent très rapidement (“Dans ton lit”, “Prends ce que tu veux”...) et donnent une tonalité très rock à ces retrouvailles avec un public qui entonne systématiquement toutes les paroles par coeur. “On avait oublié de vous dire au revoir et merci !”, lance Jean-Louis Aubert qui rappellera un peu plus tard qu’à leurs débuts ils jouaient tellement souvent à Lyon qu’on leur demandait s’ils étaient d’ici ! “Ils ne sont pas tous de Lyon !”, modère Louis Bertignac conscient qu’une bonne partie des quadras bien mûrs du public a fait de nombreux kilomètres pour retrouver les idoles de leurs 15 ans.

Sourires et générosité 

La première partie du set est rondement menée par un Jean-Louis Aubert ruisselant de sueur dont la voix de gamin s’est  bonifiée avec le temps. Le chanteur entraîne les autres à ne laisser aucun temps mort entre les morceaux et tous s'amusent sur scène comme des enfants quand ils aboient sur “La laisse”, l’un des morceaux dont on découvre de nouveaux arrangements (avec “Un autre monde “).

Louis a tout juste  le temps de tirer une bouffée de vaporette et c’est reparti pour une série de trois tubes : “Argent trop cher”, "La bombe humaine” et “Au coeur de la nuit”. Les baguettes de Richard Kolinka s'envolent très haut, Louis en rigole de plaisir et attrape le micro pour deux chansons “2000 nuits”et “Cendrillon”. 

Le concert prend alors une autre tournure, plus improvisée. Alex qui "remplace" très discètement Corinne Marienneau à la basse s’éclipse pour quelques morceaux. Richard s’approche avec une caisse claire et les trois vieux complices entament une séquence acoustique en multipliant blagues potaches et échanges avec le public. Un fan propose “Oublie ça”. Regard malicieux de Jean-Louis aux autres. "T'es pas cap ? ... Louis, tu te rappelle ? c’est en la mineur…". Nous assistons avec bonheur à la renaissance du morceau en direct. Sur une moquerie d’Aubert, Louis Bertignac propose “La Bamba”, il arrivera même à en placer vicieusement quelques notes sur une courte reprise de “Like a Rolling Stone” de Dylan. Tout le monde a 15 ans ce soir...

Work in progress 

Retour des guitares électriques (avec un vibrant battle de solos entre Bertignac et Aubert au passage), pour une dernière partie de concert enflammée et toujours aussi généreuse, avec de belles embrassades à la clé. Les hymnes “Ca c’est vraiment toi” ou “Hygiaphone” sont entrecoupés de quelques notes d’Hendrix et de Led Zepplin avant que la soirée se termine sur une belle version de “Tu va me manquer” de circonstance. Mais pas pour longtemps. Jean-Louis Aubert le promet, “On est un peu sûrs de vous revoir...", confirmant l’idée d’une tournée prochaine  : “on sait que vous avez galéré pour avoir vos places ce soir, mais il fallait bien qu’on s’exerce un peu !”.

Et il est vrai que cette soirée était aussi très belle par son côté “work in progress” avec les sourires en coin lors des petites plantades de l’un ou de l’autre, les  prises de solos hasardeuses de Louis et ses fulgurances. Les 3 grands garçons sexagénaires ont fait preuve d’une grande humilité et d’une immense générosité en mettant ainsi en avant leurs chansons et leur plaisir communicatif de jouer (dans tous les sens du terme). L’opération cure de jouvence fonctionne à merveille et c’est de très bon augure à l'approche de cette tournée attendue depuis si longtemps.

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