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Kiss attendu au Hellfest : 5 choses à savoir sur l'extravagant groupe de glam-metal

Le groupe américain Kiss et son barnum d'enfer sont attendus au Hellfest jeudi 15 juin. Une des dernières occasions de voir et d'entendre le quatuor grimé jouer ses tubes sur scène.
Article rédigé par Laure Narlian - avec AFP
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié
Temps de lecture : 6min
Gene Simmons, bassiste à la langue bien pendue et pilier du groupe de hard rock Kiss, sur scène à Vérone (Italie) le 11 juillet 2022. (FRANCESCO PRANDONI / GETTY IMAGES EUROPE)

A eux quatre ils font un boucan d'enfer depuis un demi-siècle et ont écoulé plus de 50 millions d'albums. Leur tournée menée pied au plancher depuis début 2019 montre que Kiss, l'endurant groupe de metal américain, n'a rien lâché du haut de ses "platform shoes" de 20 cm de haut. Pourtant, cette formation de metal hilarant à la théâtralité exarcerbée qui s'amuse à faire peur, assure vouloir raccrocher les gants. Cette tournée baptisée End of the road serait leur sortie de route, leur dernière tournée. En attendant de voir s'ils tiendront parole, ils dérouleront leurs tubes jeudi 15 juin au Hellfest et le 27 juin à Lyon (Halle Tony Garnier). Un bordel de tous les diables attendu fébrilement pour enfin s'extraire de l'épuisant tapage du monde réel.

Kiss (Gene Simmons, Tommy Thayer, Eric Singer et Paul Stanley) sur scène à Vérone (Italie) le 11 juillet 2022. (FRANCESCO PRANDONI / GETTY IMAGES EUROPE)

1Clap de fin ?

Après 50 ans de carrière, Kiss effectue une tournée d'adieux. Une tournée intense débutée en janvier 2019, qui leur a déjà fait faire plusieurs fois le tour de la planète (on imagine le nombre d'heures de vol et l'empreinte carbone afférente) malgré les nombreux reports dus au Covid-19. Après un double passage l’été dernier en France (Paris Bercy et Nîmes), le groupe est attendu fébrilement au Hellfest de Clisson jeudi 15 juin avant de faire une ultime halte à Lyon le 27 juin (Halle Tony Garnier).

On le sait, il faut toujours se méfier des claps de fin dans l'industrie musicale : Kiss est déjà passé au Hellfest en juin 2019, tirant à l'époque sa révérence au public de ce rendez-vous français dédié aux metal et ses courants, un des plus grands d'Europe (240 000 festivaliers attendus cette année). Ils sont pourtant de retour. Mais cette fois, la tournée End of the road (Fin de la route), qui s'achève en décembre chez eux, à New York, semble bien porter son nom.

2Ils ne sont plus que deux membres de la formation originale

Du quatuor original du groupe de mythique de glam-metal (une des branches les plus mélodiques de la famille) formé en 1973 à New York, il ne reste que la moitié : Paul Stanley, guitariste et chanteur, 71 ans, et Gene Simmons, bassiste iconique et colosse, 73 ans. Victime d'un coup de chaud sur scène au Brésil en avril, ce dernier avait dû jouer assis ce soir-là, séquence relayée sur les réseaux sociaux. Depuis, aucun incident.

Ces deux-là n'ont pas hésité à continuer l'aventure sans les deux autres membres originels adulés des fans, Ace Frehley, guitariste solo, et Peter Criss, batteur, partis une première fois dans les années 1980, puis définitivement au début des années 2000 après une reformation très lucrative. Frehley et Criss sont depuis remplacés par Thomy Thayer, 62 ans, et Eric Singer, 65 ans. 

Paul Stanley et Gene Simmons du groupe américain Kiss discutent avec un policier en 1976 dans une rue de New York (Etats-Unis). (NEW YORK DAILY NEWS / GETTY IMAGES)

3Les maquillages, c'est le coup de génie de Kiss

Sa popularité, Kiss la doit en grande partie à son sens de la théâtralité, avec des maquillages très poussés conjugués à des costumes extravagants. Simmons et Stanley ont en fait mélangé les mises en scène macabres et grand-guignolesques d'Alice Cooper et le concept des New York Dolls, ce groupe précurseur du punk américain dont les musiciens étaient vêtus façon drag-queens. Pas de tentation androgyne chez Kiss mais un cocktail inspiré des séries B fantastiques, entre cuir, clous et pyrotechnie.

Chaque membre du groupe se cache derrière un maquillage différent et incarne un super-héros de comics : Gene Simmons est "le démon", Paul Stanley "le fils des étoiles", Ace Frehley (et aujourd’hui Thommy Thayer) "l’homme de l’espace" et Peter Criss (et aujourd’hui Eric Singer) "l’homme chat". Mais de tous, c’est Gene Simmons qui est devenu le visage de Kiss, tirant une langue qu'on dit la plus longue du circuit rock, crachant du faux sang ou du feu.

Après le premier départ au début des années 1980 de Frehley et Criss, aspirés par drogues et alcool, Kiss se produit durant plusieurs années sans maquillage. Ce bas les masques est manifestement une mauvaise idée : les maquillages sont réintroduits en 1996 avec les costumes originaux, à la demande des fans nostalgiques.

4Un groupe de scène

La réputation de Kiss s'est construite sur scène. Particulièrement bruyants, et bien sûr maquillés, ils y déploient dès leurs débuts une scénographie spectaculaire et de nombreux effets spéciaux (feux d’artifice, jets de flammes, explosions, pluies de confettis, dragon géant, décor médiéval ou de science-fiction), volant la vedette des groupes dont ils assurent la première partie.

C'est d'ailleurs avec un live (Alive ! en 1975), leur quatrième album, que survient le succès discographique, et ce alors que leur label est au bord de la faillite. Le succès est foudroyant : deux semaines après sa sortie, il est disque d’or aux Etats-Unis. Kiss est alors emporté dans un tourbillon dont il aura du mal à se remettre. Aujourd'hui, après cinquante ans de service, Kiss n'a rien perdu de sa vitalité, assurent les témoins : sur scène, ils ont suffisamment de tubes - comme Rock and Roll All Nite, I Was Made For Lovin' You, Lick It Up, Beth, Detroit Rock City, Love Gun ou Heaven's On Fire - pour tenir deux heures à un rythme d'enfer et à un volume sonore étourdissant.

5Les rois du merchandising

Dès le triomphe venu, les fans sont devenus une fidèle "Kiss Army" et le merchandising s'est développé à grande échelle pour contenter la "kissmania". Les produits dérivés, comme une BD éditée chez Marvel dont l'encre rouge contient soi-disant leur sang (ce sera la meilleure vente Marvel pendant dix ans), des figurines, des flippers, des coffrets de maquillage, et même des préservatifs et des cercueils à leur effigie, s’écoulent en quantité industrielle. Un marché plus que juteux : en 2006, la marque Kiss était évaluée à un milliard de dollars. De quoi assurer un joli matelas de dollars pour leurs vieux jours.

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