Johnny Hallyday, la bête de scène qui allumait le feu
Septembre 1998. Le Stade de France résonne encore de la folie d'une finale de coupe du monde remportée par les Bleus un certain 12 juillet. Il résonne encore du premier concert donné dans cette enceinte par un groupe à l'aura planétaire les Rolling Stones le 27 juillet.
Le premier artiste français à faire le show dans ce stade déjà mythique ne pouvait être que Johnny. Il doit y jouer trois soirs de suite les 4, 5 et 6 septembre à guichets fermés. Le premier jour la pluie torrentielle contraint à l'annulation du concert qui sera reporté le 11 septembre. Cette fois la pluie n'arrêtera pas Johnny, qui va allumer le feu comme il sait si bien le faire. Parce que la légende Johnny Hallyday ne serait pas ce qu'elle est sans ces concerts qui le transcendaient.
Des chiffres qui donnent le tournis
Les chiffres à cet égard sont impressionnants : au cours d'une carrière commencée en 1960, il est parti 182 fois en tournée, s'est produit plus de 3200 foiis dans le monde et plus de 2800 en France ( 266 Olympia, 144 Palais des Sports 101 Bercy dont 8 dans le cadre de la tournée des Vieilles Canailles). A cela s'ajoute sept concerts au Parc des Princes qui est vite devenu trop petit. Avec le Stade de France, Johnny avait enfin trouvé un écrin à sa dimension. il y donnera neuf concerts. Johnny a attiré plus de 28 millions de spectateurs à ses concerts dans toute sa carrière.Elevé dans une famille d'artistes Johnny a connu l'ambiance des tournées dès son plus jeune âge. Et pour la scène, il va recevoir les conseils de quelqu'un qui n'avait rien d'un rocker, un certain Maurice Chevalier. L'homme de Ménilmontant l'appelait "Môme" et lui avait dit à l'époque : "Soigne tes entrées et tes sorties au milieu... fais son métier !"
L'hystérie du public
Un conseil que du Golf Drouot au Stade de france en passant par l'Olympia ou le palais des Sports, Johnny va mettre en pratique à chaque fois. Comme Elvis Presley il déclenche l'hystérie du public parce qu'il se donne complètement à lui. On a tous en mémoire les images d'un Johnny ruisselant et infatigable. Il impressionne ses pairs, comme Michel Berger : "Une bête de scène c'est finalement assez abstrait. On a une présence ou on n'a pas de présence. Johnny a de la présence sur scène parce qu'il en a dans la vie".
Comme il le chantait lui-même, Johnny avait une gueule et une voix. "Toute la musique que j'aime" ou Allumer le feu" prenaient toute leur dimension par la puissance et l'énergie que Johnny mettait à les chanter sur scène dans des shows de plus en plus démesurés, mais finalement à la mesure de sa légende.
Quand je fais un album, quand je fais un spectacle je fais toujours comme si c'était une première fois et pour que ce ne soit pas la dernière fois".
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