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Izïa, toujours très rock, lance son nouvel album "La Vitesse" sur la scène de La Maroquinerie

Avec "La Vitesse", son cinquième album sorti le 3 juin, Izïa assume définitivement son goût pour la pop. Un nouvel opus accompagné d’une release party en trois temps : trois concerts à guichets fermés à La Maroquinerie de Paris la semaine dernière. Des retrouvailles de feu qui nous rappellent qu’Izïa, c’est malgré tout une histoire de rock.

Article rédigé par franceinfo Culture - Mathilde Collet
France Télévisions - Rédaction Culture
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
Izïa Higelin en concert à l'Espace Julien de Marseille le 10 mars 2020.  (ROBERT GEOGES / MAXPPP)

Le parquet de la Maroquinerie est encore imbibé de la sueur du public venu danser avec Izïa la veille, quand la chanteuse arrive sur scène. Troisième et dernier soir d’une grande fête pour célébrer un nouvel album, La Vitesse, et le retour post-covid à la scène, à la vie.

Deux ans et demi après Citadelle, Izïa confirme son virage pop, pas incompatible avec les guitares et les rythmes nerveux. Bref, avec ses origines. C’est d’ailleurs avec un morceau du précédent album en hommage au père Higelin (Dragon de métal) que l’artiste entame le show, tout en pudeur.

L’ambiance se réchauffe quand les lignes de basse incandescentes de Bastien Burger, binôme artistique d’Izïa, s’imposent. Les battements cardiaques de Mon cœur, premier single du nouvel album, emballent le dancefloor. Un hymne disco taillé pour les festivals d’été, aux synthés libérateurs mais aux refrains et aux breaks prévisibles.

Quatre chansons et toujours pas un mot pour le public quand Izia ironise enfin : "On enchaîne les morceaux, on n’a plus le temps, une pandémie peut nous tomber sur la gueule à chaque instant". La Vitesse porte, semble-t-il, son nom à merveille. L’album est d’ailleurs né de cette urgence, de ce besoin furieux de faire de la musique après deux années sans concert.

Pour la première fois, Izïa était entrée en studio sans une seule ébauche de chanson. Mais les premières notes enregistrées au studio La Frette, en région parisienne, ont sonné comme une évidence. Comme une nécessité de crier et de vivre à nouveau. Ce soir signe le grand retour.

Fidèle à ses premiers amours

Enfin, le voilà. Le cri primal, résolument rock, qui nous manquait tant jusque-là, résonne à La Maroquinerie. Izïa entame un Let Me Alone furieux, issu de son premier album. Et le public survitaminé la poussera presque aux larmes. Cinquième morceau et déjà l’ovation des fins de concert. Car c’est sur ses chansons les plus rock qu’Izïa dévoile toute sa puissance vocale, que l’on avait presque oubliée sur ses deux derniers albums. Mais les ornements électroniques nés sur La Vague ne sont jamais bien loin : les quatre musiciens envoient un Reptile électrisant et Chevaucher ambiance clubbing.

Penicilline révèlera finalement la fatigue des trois soirs. Izïa a la voix fragile, presque cassée, sur un fil, au final comme on l’aime. Pas assez pour décevoir les fans des premières heures quand Izïa hurle "I’m trying and I keep on trying". "J’tiens la baraque !", rassure-t-elle dans sa combinaison noire tout en transparence, look sensuel et rock qu’on lui connaît depuis ses débuts. Elle tient la baraque, assurément.

"Je ne quitterai plus jamais cette scène"

La fin du concert sonne, alors vient Tristesse, titre presque new wave étonnamment joyeux en live. Dernière chanson, mais "pas si on en juge depuis 2005", lance Izïa, laissant présager un rappel brûlant. On regrettera ne pas avoir pu goûter en live à la techno de Dehors (c’est la vie) qu’Izïa dévoilait le jour même sur La Vitesse, et à l’hymne à la vie mélancolique Le Remède, chanson inspirée par son père.

Mais l’ombre de Jacques Higelin n’est jamais loin d’Izïa, qui ce soir, comme à son habitude, aura partagé les rires et les larmes. La chanteuse ne se fait pas prier pour revenir sur scène après 1h30 de concert et entonner le bouleversant Idole, dernier message au paternel. C’est dans cette dernière ligne droite qu’elle livre le litre éponyme, La Vitesse. L’intro reggaeton de Nicolas Musset à la batterie finit d’emporter les hanches du public. Morceau émancipateur sur lequel, débarrassée de toute limite, Izïa fonce.

Mais avec Izïa, quand il n’y en a plus, il y en a encore. Deuxième rappel inattendu. "Je ne quitterai plus jamais cette scène de ma vie, je vais pas me faire niquer deux fois, je ne vais pas la rendre", marmonne la chanteuse dans son micro. Elle revient pour un ultime Sugar Cane, issu du premier album, a cappella, à vif et habité. Comme pour nous rappeler que cinq albums plus tôt, c’est elle que l’on appelait "la petite Janis Joplin française". Et Izïa mérite encore son titre.

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