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Franz Ferdinand et les Sparks sont FFS: rencontre pop au sommet à Rock en Seine
Quand les dandys écossais de Franz Ferdinand s'acoquinent aux sexagénaires américains de Sparks le temps d’un album et d'une tournée, qu'est ce que ça donne ? De la dynamite pop et de la férocité en barre. Voici tout ce qu’il faut savoir sur cet attelage volcanique qui s'apprête à mettre Rock en Seine à genoux dès la soirée d’ouverture vendredi.
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Qui sont les Sparks ?
Méconnus en France, les Sparks affichent pourtant 42 ans de carrière et une vingtaine d'albums au compteur. De ce groupe basé à Los Angeles emmené par les extravagants frères Mael, l’histoire a surtout retenu les débuts glam rock des années 70 - dont l’album "Kimono My House" et son hit "This Town Ain’t Big Enough For the Both of us" - puis les explorations electro-disco en compagnie notamment de Giorgio Moroder. Connus pour leur second degré et leurs jeux de mots malins, ces deux inlassables chercheurs sonores fans des Kinks et des Who ont souvent été pris pour un groupe anglais. On ne s’en étonne pas tant ils manifestent l’esprit, la fantaisie et le dandysme british. En France, les deux fringuants sexagénaires, Russel au chant et Ron aux claviers, restent dans les mémoires pour le méga-hit de 1980 "When I’m With You" et leur titre avec les Rita Mitsouko "Singing in the Shower" en 1988 (ci-dessous chez Thierry Ardisson en 1989).Qu’ont en commun les deux groupes ?
Les Sparks sortaient des albums que les membres de Franz Ferdinand n'étaient même pas nés. Cela ne les empêche pas de partager le même état d’esprit. Une élégance de dandy. Un humour pince-sans-rire. Le sens poussé de l’ironie. Et musicalement ? "Je pense que nous partageons un même désir de faire de la pop avec une dose de complexité, d'être amusant en surface et mélancolique en profondeur" résumait Alex Kapranos de Franz Ferdinand dans Le Monde Mag à la sortie de l’album en juin.Comment est née cette association ?
Séduits dès 2004 par "Take Me Out", les Sparks avaient eu vent de l'admiration des Ecossais à leur endroit – à ses débuts, Franz Ferdinand reprenait souvent sur scène l'un de leurs titres. Il y a dix ans, les deux formations se rencontrent à Los Angeles et entament un rapprochement, réalisant quelques maquettes en commun. Mais leurs agendas respectifs, en particulier celui de Franz Ferdinand en phase ascendante, les conduisent à différer cette collaboration. Il aura fallu une rage de dents d'Alex Kapranos pour reprendre langue. En 2013, alors qu'il erre à la recherche d'un dentiste à San Francisco, le leader de Franz Ferdinand tombe sur Ron et Russell. Les deux groupes se retrouvent peu après dans les coulisses du festival Coachella et décident de s’atteler à cette fusion pour de bon.Comment ont-ils travaillé ensemble ?
Sans pression, sans deadlines, puisque personne n'avait connaissance de cette improbable projet. "Quand nous avons commencé, nous n'avions aucun plan, aucune méthode", racontait Russell dans les Inrocks du 17 juin. "On savait juste qu'il allait falloir trouver un angle à cette collaboration, qui ne devait être ni un disque des Sparks, ni un disque de Franz Ferdinand".Le plus gros du travail de composition s'est fait à distance, les deux groupes échangeant des fichiers jusqu'à ce que ces esquisses se transforment en chansons. La toute première, emblématique de l'esprit qui a présidé à leur fusion, a été déterminante. Les Sparks ont envoyé une ébauche de "Collaborations don't work" (les collaborations ne fonctionnent pas). On ne pouvait faire plus ironique. Les Ecossais ont répondu au défi par "nous ne sommes pas des collaborateurs", une belle preuve d'humour pour tester les Américains. Qui ont parfaitement capté le double-sens.
Tout l'album semble s'être ensuite construit de la sorte, comme un jeu, en ping-pong. Selon Alex Kapranos, "une fois ce travail terminé, nous nous sommes retrouvés en studio à Londres, pour enregistrer en deux ou trois semaines, dans des conditions Live, afin de de donner de l'énergie et de la spontaneité à ce disque".
Ces épousailles sont elles réussies ?
Oui, la collaboration fonctionne au-delà des espérances. D'abord par ce que l'association coule de source et est équilibrée, aucun des deux groupes ne prenant l'ascendant sur l'autre. Ensuite parce que les six musiciens sont sur la même longueur d'ondes et s'amusent visiblement comme des petits fous – tout en restant rigoureux. Du point de vue musical, les guitares des uns croisent les claviers des autres pour une brochette de chansons sautillantes et enlevées, une poignée de ballades et quelques assommantes (il faut bien le dire) extravagances.Au chant, les voix d'Alex Kapranos et de Russel Mael se complètent et se répondent avec des textes savoureux pleins de cet humour caustique et second degré que les deux groupes affectionnent (et dont les subtilités échapperont aux non bilingues). "Dictator's son" raconte par exemple l'histoire du rejeton d'un dictateur qui a préféré fuir son pays pour écouter de la soul, voir des strip-teaseuses et porter des Jordans et envisage, un jour lointain, de revenir bouter son père du pouvoir avec une armée de rebelles. C'est un bon disque mais plus encore que son efficacité pop c'est la jubilation qui exsude chaque seconde qui s'avère le plus contagieux.
Sur scène à quoi peut-on s’attendre ?
L'album étant né dans la joie et la bonne humeur, la scène semble en être le prolongement naturel. Séparément, les deux groupes sont connus pour exceller en concert . A six, on pressent que les bombinettes communes vont faire des étincelles. Le mieux c'est qu'ils ne se contentent pas de jouer les titres de l'album de FFS mais s'amusent aussi à interpréter des reprises de leur discographie respective : "Take Me Out", "Walk away", "Do You Want To", (Franz Ferdinand) ou "This Town Ain't Big Enough", "Achoo" et "The Number One Song in Heaven" (Sparks). Comme le dit Kapranos, "ça nous donne un peu l'illusion de reprendre nos propres chansons".FFS est en concert vendredi 28 août à Rock en Seine – 19h40 – Scène de la Cascade
Le concert est à suivre en direct Live et en replay sur Culturebox
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