Festival Lollapalooza : Jack Lang dénonce "l'invasion de multinationales américaines"
"Live Nation étend son empire sur l'organisation de concerts en France et en particulier à travers le festival Lollapalooza. Le groupe américain AEG, déjà scandaleusement présent dans le capital de Bercy (la salle de spectacles, NDLR), rachète Rock en Seine tout en bénéficiant des subventions locales", déplore l'ancien ministre socialiste dans un communiqué.
Jack Lang réclame des mesures anti concentration
"La prise de pouvoir par ces groupes risque de tuer la diversité, de mettre en péril les festivals indépendants, de favoriser une inflation destructrice des prix et d'encourager la spéculation dans l'art musical sous toutes ses formes", estime celui qui a instauré en France la Fête de la musique en 1982."On peut s'étonner de la passivité des pouvoirs publics face à ces phénomènes de concentration et de domination. Il est urgent d'agir et de montrer concrètement que la France entend rester un pays de la pluralité et de l'indépendance artistique", estime M. Lang, qui réclame "des mesures +anti-concentration+ dans tous les domaines de la vie intellectuelle et artistique".
"Les responsables pourraient utilement s'inspirer des lois qui, en leur temps, ont assuré la régulation de l'économie du livre, du cinéma et de la musique"
Jack LangLe Lollapalooza, poids lourd des festivals de musique itinérant, est détenu par l'un des plus gros promoteurs de spectacle au monde, Live Nation. Il se tient samedi et dimanche sur l'hippodrome de Longchamp à Paris, où a été déployé un impressionnant de dispositif de sécurité.
"C'est dommage de nous mettre dans le même sac que des opérations capitalistiques"
"On aurait été ravis d'accueillir M. Lang sur le festival afin qu'il se rende compte que c'est une initiative locale, faite par une société française qui s'appelle Live Nation France, qui compte 65 salariés et emploie pour l'organisation de Lollapalooza 1.500 personnes, toutes rémunérées, sans bénéficier d'aucune subvention publique"
Matthias Leullier, directeur général adjoint de Live Nation France, filiale de Live Nation.
"C'est dommage de nous mettre dans le même sac que des opérations capitalistiques, alors qu'on est une entreprise qui souhaite s'inscrire localement et dans la durée", a affirmé M. Leullier à l'AFP.
Rock en Seine, l'un des festivals de musique les plus connus de la capitale, qui tiendra sa 15e édition fin août, a été racheté en mars par l'homme d'affaires Matthieu Pigasse via sa holding personnelle LNEI.
M. Pigasse, qui détient par ailleurs plusieurs médias (Radio Nova, Les Inrocks, copropriétaire du Monde), a par la suite négocié un partenariat avec le groupe américain AEG, leader mondial des salles de spectacles (il détient 30% de la salle parisienne de Bercy), selon une information publiée fin mai par Libération.
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