Eric Clapton : 10 titres incontournables du guitar héros en vidéos
"Layla" est sans conteste le chef-d'œuvre de Eric Clapton. Sorti en 1970, au sein de son groupe Derek and the Dominos, ce titre avait été écrit pour Patti Boyd, la femme de George Harrison des Beatles, pour laquelle Clapton mourait d'amour. Cette chanson, dans laquelle il interpelle sa bien aimée, lui avait été inspirée par un conte perse relatant un amour impossible. Pourtant profondément déprimé par cette passion contrariée, qu'il tente de noyer dans les drogues et d'alcool, Clapton est ici au mieux de sa forme à la guitare pour ce solo d'anthologie. Duane Allman, des Allman Brothers, assurait la guitare slide pour l'originale, pièce centrale de l'album "Layla and other assorted love songs" entièrement dédié à Patti Boyd. Voici une version live en 1988, en compagnie de Mark Knopfler (Dire Straits) et d'un autre invité spécial, Elton John, que l'on aperçoit à 1:15, coiffé d'un chapeau.
Il s'agit d'un des plus puissants singles de Cream, paru sur l'album "Disraeli Gears" en 1967. S'il n'a pas été composé par Clapton et est chanté par Jack Bruce, notre guitar hero emporte le morceau avec son solo. À noter que cet hymne a été repris par des artistes aussi différents que Ella Fitzgerald, Jimi Hendrix, Toto, Frank Zappa et Ozzy Osbourne. Ci-dessous, le trio Cream en majesté au Royal Albert Hall en novembre 1968 durant le concert d'adieu avant dissolution - Clapton, hélas un peu oublié par le caméraman, est à tomber.
Cette chanson est née à la suite d'une abominable tragédie survenue dans la vie de Clapton : la mort accidentelle de son petit garçon, Conor, âgé de 4 ans, tombé en mars 1991 du 53e étage d'un immeuble de Manhattan. Malgré la dévastation et la longue prostration qui s'en sont suivi, cette chanson sort moins d'un an plus tard, à la fois sur la BO du film "Rush" et sur l'album "Unplugged" (acoustique) de Clapton. Il s'agit d'une chanson douce et lourde d'émotion, sans solo ni technique ostentatoire. Elle a valu au guitariste trois Grammys en février 1993, dont celle de Chanson de l'année. En voici le clip officiel, mixant images du film "Rush" et Clapton penché, les yeux clos, sur sa six cordes.
Sorti en 1968 sur l'album "Wheels of Fire", ce classique du répertoire de Cream contient surtout un solo pyrotechnique de Clapton à s'en faire tomber la machoire mêlant plusieurs techniques (wah wah, distorsion...). Un solo à retrouver ici à partir de 4:06 dans une version sensationnelle qui cloue le bec. Dans cette vidéo visiblement captée dans les années 80, Eric Clapton est entouré d'amis : le bassiste Nathan East, le clavier Greg Phillinganes (qui a joué pour Michael Jackson et Toto) et, vous l'avez reconnu, le batteur de Genesis Phil Collins derrière ses fûts.
C'est une chanson du guitariste et bluesman JJ Cale sortie en 1976 avec laquelle Clapton a fait des étincelles, un an plus tard, sur son album solo "Slowhand" (l'un de ses surnoms). De la même façon qu'il avait su rendre hommage à Robert Johnson sur "Crossroads", il reprend "Cocaïne" de façon fidèle tout en lui insufflant un groove puissant et un solo en or ( ici de 2:30 à 3:40) qui vont propulser la notoriété de ce titre et faire passer à la postérité cette chanson anti-drogue aux paroles ambigües ("Elle ne ment pas, elle ne ment jamais", disent-elles, mais aussi "N'oublie pas que tu ne peux jamais revenir en arrière"). À noter que Clapton avait déjà repris sur son premier album en 1970 "After Midnight'', une autre chanson de JJ Cale, qui l'a beaucoup influencé.
Ce morceau popularisé par le bluesman Memphis Slim en 1959 a été réinterprété pour la première fois par Eric Clapton lorsqu'il était le lead guitariste des Bluesbreakers de John Mayall, en 1966 (sur l'album Bluesbreakers with Eric Clapton). Il l'a ensuite joué chez Cream, y compris en live dans des versions improvisées qui pouvaient durer plus de 10 mn. En 1966, le son qu'il obtint en combinant une guitare Gibson Les Paul standard à un puissant ampli Marshall était si nouveau et si explosif qu'il fascina et influença la majorité des guitaristes de blues rock de l'époque. Certains considèrent même qu'il a ainsi changé pour toujours le son de la guitare électrique...
Cette chanson des Beatles est signée George Harrison, très ami avec Eric Clapton (qui était accessoirement tombé fou amoureux de son épouse Patti Boyd). Durant l'enregistrement de l'Album Blanc des Beatles en 1968, George propose le futur tube "While My Guitar Gently Weeps". Mais McCartney et Lennon y prêtent peu d'attention. Jusqu'à ce que George ait l'idée de traîner son ami Eric Clapton en studio et de l'imposer au solo de guitare. Magistral bien entendu. Si la présence de Clapton et sa Gibson Les Paul sont évidentes, tout le monde ayant reconnu le son et le vibrato si particulier du guitar héro, il n'est pas crédité car sous contrat avec une autre maison de disques. Harrison et Clapton joueront "While My Guitar' ensemble, notamment au concert pour le Bangladesh en 1971. Mais aussi ci-dessous en 1987, entourés de Ringo Starr et Phil Collins à la batterie et de Elton John et Jool Holland au piano !
Écrite et composée par Bob Marley, et sortie en 1973 sur l'album "Burnin'" des Wailers, cette chanson a été reprise par Clapton sur son album de la renaissance, "461 Ocean Boulevard" paru l'année suivante, en 1974. C'est son ami guitariste et collaborateur George Terry qui avait fait découvrir Bob Marley & The Wailers à Clapton, tombé aussitôt sous le charme. Mais, alors que George Terry insistait pour qu'il reprenne "I Shot The Sheriff", Clapton hésitait, craignant de ne pas être à la hauteur, et faillit même renoncer à inclure sa reprise sur son album au dernier moment. À sa grande surprise, sa version, plus pop, grimpa illico en tête du hit parade américain, devenant son premier numéro un au Billboard. Elle contribua du même coup à faire exploser la notoriété de Marley et du reggae aux États-Unis et dans le monde. Ci-dessous, toujours impeccable, en 2010. Mais aussi là si vous voulez voir un solo dément de 4 mn de Clapton sur ce titre, au Japon en 2009.
Pour refermer ce best of, une chanson écrite par Clapton et Robert Cray, sortie en 1989 sur l'album "Journeyman". En 1988, après neuf ans de mariage avec Patti Boyd (l'ex de George Harrison), le couple divorce. Cette chanson émotive est le reflet de cette rupture. La version live à Hyde Park en 1997 ci-dessous est remarquable pour son magnifique solo fluide et expressif de plus de 3 minutes (à partir de 3:35) sur sa Stratocaster, joué devant une immense foule silencieuse et recueillie.
Voici un extrat du film "Farewell Concert" de Tony Palmer, qui montrait le concert d'adieu de Cream au Royal Albert Hall le 26 novembre 1968. Ce film contenait également des interviews de chaque membre du groupe, dont une de Clapton. Ce cours accéléré du guitariste de légende sur son jeu et le son qu'il obtenait à l'époque n'a pas de prix. Quant à ce look, mamma mia !
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.