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Depeche Mode : "Partir en tournée nous a manqué"
Le groupe britannique Depeche Mode a annoncé mardi à Milan la sortie en 2017 d'un nouvel album baptisé "Spirit". Il sera assorti d'une grande tournée du 5 mai au 23 juillet en Europe, qui passera par Nice le 12 mai, à Lille le 29 mai et à Paris le 1er juillet. Martin Gore et Andy Fletcher éclairent cette actualité dans l'entretien ci-dessous.
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Plus de 35 ans de carrière, un 14e album, qu'est-ce qui a changé ?
Martin Gore: Les 10 premières années, nous sortions quasiment un album par an et nous partions en tournée avec. Les tournées n'étaient pas si grandes, c'était un peu plus facile. Mais sortir un album par an, c'est beaucoup de pression. Cela requiert beaucoup de créativité et peut-être que tu peux le faire quand tu es plus jeune. Quand tu es plus âgé, tu as besoin de davantage de temps pour maintenir les standards de l'album. Nous avons toujours essayé de maintenir la qualité à un niveau élevé et d'enregistrer des chansons que nous aimions. Et nous avons de la chance car nous continuons de séduire les jeunes, pas seulement les gens qui ont grandi avec nous, les fans des années 1980.
Andy Fletcher: Il y a 30 ans, nous étions dans une situation très différente: nous essayions de faire quelque chose de toujours plus grand... Ces 20 dernières années, nous avons fait un album et une tournée tous les quatre ans, c'est plus sympa et relaxant. Je pense que nous sommes plus libres désormais. Nous avons une règle: chaque album doit être enregistré durant une élection américaine (rires), c'était le cas pour les quatre derniers albums.
Où et comment a été réalisé "Spirit"?
Andy Fletcher: Il a été réalisé pour moitié à Santa Barbara et le reste à New York. C'est là que nous avions enregistré les quatre derniers albums, parce que c'est là que Dave et Martin habitent. Nous n'avons pas encore fini d'enregister. Dave
a apporté trois ou quatre chansons (...) très bonnes.
Martin Gore: Nous travaillons comme un groupe en studio sur toutes les chansons, celles de Dave comme les miennes. Nous essayons de suivre tout ce qui se passe du point de vue de la technologie, nous utilisons tous types d'instruments,
nous sommes au courant de ce qui se passe et nous l'adoptons.
Andy Fletcher: (Maintenant, partir en tournée) nous a manqué. C'est chouette de jouer devant un public toutes les chansons sur lesquelles on a travaillé en studio. C'est très excitant.
Quelle influence avez-vous eu, selon vous, sur la musique?
Martin Gore: Nous avons aidé à rendre acceptable la musique électronique. Quand nous avons commencé, c'était une bataille permanente, les gens ne prenaient pas au sérieux la musique électronique. Ce n'était pas considéré comme de la vraie musique, mais comme quelque chose qui disparaîtrait très vite. Désormais, elle est tellement présente, pour le meilleur ou pour le pire, et nous avons contribué à cela. Une des choses dont je suis plutôt fier quand on parle de
notre héritage c'est que nous avons toujours séduit des gens venant de différents types de musique (...), du heavy metal, du blues, du rock....
Andy Fletcher: (Des grands comme Johnny Cash ont repris leurs morceaux) La version de Johnny Cash est très bonne. Martin était un grand fan de Johnny Cash et d'avoir votre héros qui fait une reprise de votre chanson, c'est plutôt spécial.
Vous êtes Britanniques, même si Martin et Dave vivent aux Etats-Unis. Quel a été votre sentiment face au Brexit?
Andy Fletcher: Je suis très déçu, ça a été un vote très serré, quasi 50-50, c'est terrible.
Martin Gore: Le monde entier est en pagaille. Je pense que le Brexit s'est produit pour les mêmes raisons que celles pour lesquelles Donald Trump réussit si bien, et c'est effrayant: beaucoup de gens ne sont pas contents de leur vie et ne savent pas très bien comment l'exprimer, alors ils choisissent des options bizarres, qui ne sont pas forcément les bonnes.
(propos recueillis par Céline Cornu pour l'AFP)
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