Revivre l'émouvant retour de Georges Prêtre à Waziers sa ville natale
Dans le train qui l'emmène ce jour de décembre 2009 dans le Nord Georges Prêtre se penche vers la caméra et dit simplement "Dans quelques minutes on arrive à Douai et ça..."
Ces points de suspension accompagnés d'un large sourire complice marquent bien le plaisir que le grand chef d'orchestre éprouvait à revenir chez lui. Il est accueilli sur le quai de la gare par un orchestre puis emmené vers son passé dans une magnifiqueTraction noire.
"La musique oui, mais le conservatoire"
Une petite rue bordée de maisons de briques rouges, c'est là qu'est né Georges Prêtre il y a 92 ans. C'est là que dès l'âge de 8 ans il a voulu apprendre la musique. "Mes parents m'ont dit d'accord mais... tout de suite au conservatoire, aimait-il à raconter". Ce sera d'abord le conservatoire de Douai avant celui de Paris à 15 ans et la trajectoire qu'on lui connaît qui a fait la fierté de Waziers. Waziers qui a voulu lui rendre hommage en ce mois de décembre 2009, G eorges Prêtre vient inaugurer l'espace culturel qui porte son nom.Ne pas jouer en mesure tout le temps mais jouer ensemble
A son arrivée on sent bien l'émotion de cet homme pourtant habitué aux honneurs. "Il a pris le temps d'écouter les élèves jusqu'au bout se souvient Hervé Pruvost le directeur de l'école de musique de Waziers. Il a pris le temps de leur donner des conseils, d'avoir une petite attention, de féliciter le professeur".
"Il ne faut pas jouer en mesure tout le temps il faut jouer ensemble, conseille le chef aux élèves de l'école de musique". Des élèves qui vont avoir, ce jour-là la chance d'être dirigés un instant par le plus grand chef français de l'histoire.
Reportage France 3 Nord Pas-de-Calais : C. Massin / G. Vandamme / M. Delacourt / R. Gellée / S. Naumovitz / M. Masson
Puis Georges Prêtre a laissé l'empreinte de ses mains à la mairie de Waziers avant de partir pour Vienne, diriger une nouvelle fois le concert du Nouvel An.
Il y a un destin. On vous tend une perche, il faut la prendre. Souvent des personnes disent : j'ai pas eu de chance (ne parlons pas de la maladie); pour le reste, il y a des choix à faire. Quelques fois il y a des jeunes gens à qui on a tendu la perche et qui ne l'ont pas saisie.
Georges Prêtre
Ca me rappelle quand on faisait des tours de manège dans le Nord. Il y a un pompon pour avoir un tour gratuit. Il y en avait qui n'avaient pas le courage de l'attraper et d'autres qui l'attrapaient une fois, deux fois, trois fois. C'est un peu une image de votre destin professionnel.
Le chef d'orchestre sera inhumé samedi matin dans son petit village de Navès (Tarn) à l'issue d'une cérémonie religieuse qu'il a voulu silencieuse, sans musique, selon le maire Marc Cousinié.
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