Le rappeur tunisien Weld El 15 va comparaître pour violences sur sa compagne
Weld El 15, de son vrai nom Ala Edine Yacoubi, l'une des égéries de la révolution tunisienne, est installé depuis mars 2015 à Saint-Malo (Ille-et-Vilaine).
"Il a été placé en détention provisoire vendredi soir à Saint-Malo dans l'attente de son jugement lundi pour avoir frappé et menacé de mort sa compagne après avoir forcé la porte de leur domicile", a déclaré à l'AFP Ronan Le Clerc, substitut du procureur de la République à Saint-Malo, confirmant une information de Ouest-France.
L'audience est prévue à 16h devant le tribunal correctionnel de Saint-Malo. Le rappeur est également poursuivi pour outrage vis-à-vis des policiers venus l'interpeller, qui l'ont trouvé en possession de stupéfiants.
Déjà condamné en 2015 pour violences sur sa compagne
Le jeune homme, père d'un enfant né début 2017 en France, avait déjà été condamné en 2015 à plusieurs mois de prison avec sursis pour usage illicite de stupéfiants et pour des violences sur sa compagne. Il risque la révocation de son sursis.Ala Edine Yacoubi est par ailleurs visé par une procédure d'expulsion, les services de l'Etat le soupçonnant d'avoir entretenu des liens d'amitié avec le rappeur Emino, parti en Syrie rejoindre l'Etat islamique. L'artiste s'est toujours défendu de toute sympathie envers Daech, "qui manipule (son) ami" et contre laquelle il veut "lutter par ses chansons", expliquant avoir été en contact avec Emino pour tenter de "le faire revenir" de Syrie.
Arrivé en France muni d'un visa "Compétences et talents", réservé aux artistes, Ala Edine Yacoubi s'était vu notifier le 8 avril 2016 par la préfecture d'Ille-et-Vilaine un refus de titre de séjour assorti d'une obligation de quitter le territoire.
Cet arrêté préfectoral avait été annulé en juillet 2016 par le tribunal administratif de Rennes, puis, après appel de la préfecture, par la cour administrative d'appel de Nantes. Cette dernière faisait injonction à la préfecture de délivrer à l'artiste son titre de séjour. Pour répondre à cette injonction, la préfecture d'Ille-et-Vilaine a annoncé le 16 février dernier que le rappeur pouvait finalement venir retirer son visa "Compétences et talents" pour une durée de trois ans.
La préfecture pourrait de nouveau vouloir l'expulser
Parallèlement, la préfecture avait indiqué avoir reçu un avis défavorable à l'expulsion émanant de la Commission départementale d'expulsion (Comex), qu'elle avait elle-même saisie à la demande du ministère de l'Intérieur et qui a rejeté les soupçons portant sur le jeune homme. Cet avis n'est cependant que consultatif et ne lie pas les autorités.L'avocat du rappeur Me Matteo Bonaglia avait alors déclaré à l'AFP que "la police des étrangers est un domaine régalien", et que "le ministère de l'Intérieur (pouvait) toujours aller à l'encontre de ces décisions et décider de l'expulser".
Cette nouvelle affaire pourrait amener la préfecture à revoir sa décision, selon le substitut Ronan Le Clerc. "La décision de la préfecture lui appartient, elle décidera de ce qu'elle veut faire à l'issue de l'audience de lundi", a-t-il déclaré.
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