Bernie Sanders chanteur : écoutez l'album "folk rap" sorti en 1987 par le candidat à la présidentielle américaine
Le candidat à la présidentielle américaine a contribué en 1987 à un album folk dédié à la justice sociale.
A 78 ans, le candidat à la présidentielle américaine Bernie Sanders n'hésite pas à donner de la voix sur la scène de ses meetings. Mais en novembre 1987, lorsqu'il s'est mis devant un micro dans un studio de son petit Etat du Vermont, c'était pour chanter.
Alors maire de la petite ville de Burlington, il avait accepté de contribuer à un album folk désormais connu comme le "Bernie Project", avec 30 musiciens locaux. Avec ses lunettes cerclées de noir et ses sweat-shirt à capuche, le maire de la gauche radicale, 46 ans à l'époque, allait chanter cinq chansons dédiées à la justice sociale.
Todd Lockwood - le propriétaire du studio local White Crow Audio, qui a vu défiler de nombreux groupes, dont Phish, durant ses 15 ans d'existence - avait demandé au maire militant s'il pouvait contribuer au projet. "Il était très aimé et en fait plutôt efficace comme maire", a indiqué à l'AFP Todd Lockwood, 68 ans.
"Il était vif, avec des opinions très marquées, mais c'était un battant". "Mais c'est seulement quand on a commencé à discuter que je me suis rendu compte qu'il ne voyait pas les choses comme moi" concernant l'album. "Il le voyait comme l'occasion de faire une déclaration plus importante sur la vie" en général.
"Ce n'est pas un chanteur"
Si la vision de Bernie Sanders était claire, sa voix l'était moins. "Ce n'est pas un chanteur", dit Todd Lockwood, "il n'a pas du tout l'oreille musicale". Bernie Sanders lui-même qualifiait alors ses répétitions devant un magnétophone d'"un peu effrayantes".
"Ce n'est pas une belle voix que nous vendons ici", reconnaissait Todd Lockwood devant des journalistes en 1987. "Nous vendons quelqu'un qui a des convictions."
La solution ? Demander au maire de faire du "blues parlé", "une espèce de version reggae" des chansons folk et spirituals telles This Land is Your Land et We Shall Overcome. "On peut voir ça comme une espèce de folk rap", dit Todd Lockwood. Comme d'autres vedettes à la voix très particulière - songez, à un autre niveau, à Bob Dylan ou Lou Reed - "Bernie" donna à ces classiques un tour unique.
"L'album fait alternativement rire et pleurer", selon Todd Lockwood. "Les gens réagissent avec émotion... surtout les gens qui ont vécu la bataille pour les droits civiques", dans les années 60. "Mais en même temps, on entend son accent de Brooklyn et ça fait rire", a indiqué le producteur, aujourd'hui portraitiste. "Tout un étrange cocktail d'émotions quand vous écoutez ça".
Album remastérisé
Seules quelque 1.000 cassettes audio de l'album folk de Bernie Sanders furent distribuées à la fin des années 80 et le projet tomba dans l'oubli. Jusqu'à ce qu'il annonce sa candidature à la présidentielle de 2016. Todd Lockwood fit remastériser l'enregistrement, le publia en ligne et sous forme de CD... Et le sénateur, très populaire chez les jeunes, se retrouva même au classement des "Nouveaux artistes" du magazine Billboard.
"Nous n'avions jamais imaginé ça", dit Todd Lockwood. Mais ce n'était pas immérité, selon lui : "il a montré beaucoup de culot en studio". "A aucun moment il ne s'est inquiété en disant : est-ce que je vais avoir l'air idiot ? Il a eu la confiance de montrer ça au public." "Nous commençons petit", disait Bernie Sanders de l'album en 1987. "Aujourd'hui, le Vermont, demain le monde entier".
Soutien des artistes, soutien aux artistes
Dans sa difficile bataille pour la Maison Blanche, Bernie Sanders a obtenu les soutiens d'artistes très divers, allant de rappeurs comme Cardi B, Chuck D ou Lil Yachty, des stars de la pop comme Ariana Grande, Miley Cyrus et Jason Mraz, ou des légendes du rock comme Neil Young et David Crosby, et d'autres plus alternatifs comme Bon Iver, Vampire Weekend, The Strokes et Jack White.
Bernie Sanders est connu pour avoir encouragé les artistes pendant ses huit ans aux commandes de Burlington, supprimant notamment des ordonnances municipales qui limitaient la musique dans les espaces publics. "C'est une des premières choses qui ont changé quand Bernie est devenu maire", se souvient Todd Lockwood.
"Du jour au lendemain, on a eu de la musique dans les parcs". La ville de 42.000 habitants compte désormais un festival de jazz respecté et son conseil municipal pour les arts, impulsés par Bernie Sanders.
L'ancien maire "voulait que les arts soient accessibles à tous les niveaux de la société", dit Todd Lockwood, "il ne voulait pas que ce soit juste pour les gens qui peuvent se payer de coûteux billets d'entrée".
À regarder
-
Kamala Harris reconnaît sa défaite
-
Election américaine : pourquoi un tel raz-de-marée républicain ?
-
Donald Trump encense Elon Musk après avoir déclaré sa victoire
-
Donald Trump revendique "une victoire politique jamais vue"
-
Comment les expatriés américains font pour voter ?
-
La mort de cet écureuil est récupérée par le camp de Donald Trump
-
Peut-on comparer démocrates et républicains à la gauche et la droite française ?
-
Donald Trump imite Emmanuel Macron
-
Présidentielle américaine : l'artiste Bad Bunny soutient Kamala Harris
-
Election américaine : qu'apporte Elon Musk à la campagne de Donald Trump ?
-
Election américaine : quand connaîtra-t-on le nom du prochain président élu ?
-
Maya Harris, plus proche conseillère de Kamala depuis plus de 50 ans
-
Quelle est la position des candidats à la présidentielle américaine sur le conflit au Proche-Orient
-
Aux Etats-Unis, "Superman" appelle les Américains à voter
-
Présidentielle américaine : des cookies Trump et Harris controversés
-
Election américaine : plus de 6 millions de dollars de paris sur le duel Harris-Trump
-
Les célébrités peuvent-elles influencer le scrutin américain ?
-
Pourquoi n'y a-t-il que deux grands partis aux Etats-Unis ?
-
Élection présidentielle aux États-Unis : le business des produits dérivés
-
Election américaine : "I have a Glock", quand Kamala Harris parle de son arme
-
Élection américaine : les démocrates contrôlent-ils la météo ?
-
Un bar à thème présidentiel aux États-Unis
-
La "Bible Trump" bientôt dans les écoles ?
-
Une interview de Melania Trump à 250 000 dollars ?
-
Une statue géante de Donald Trump aux États-Unis
-
Kamala Harris traite Donald Trump de poule mouillée
-
Des singes prédisent le résultat de l'élection américaine
-
Élection américaine : rencontre avec Raymond, électeur de Donald Trump
-
Visée par Donald Trump, la communauté haïtienne de Springfield est devenue la cible de l'extrême droite
-
Une possible tentative d'assassinat visant Donald Trump
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.